Les députés du groupe indépendant Liot ont annoncé le dépôt, à l’Assemblée nationale, d’une motion de censure co-signée par des élus de la Nupes en riposte au déclenchement du 49.3 par Élisabeth Borne pour faire adopter la réforme des retraites. Une deuxième motion de censure a été déposée dans la foulée par le Rassemblement national.
Le gouvernement d’Élisabeth Borne va donc devoir faire face à deux motions de censure déposées à l’Assemblée après le recours du gouvernement au 49.3 sur la réforme des retraites. La première, transpartisane, est co-signée par des députés du groupe indépendant Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot) et des quatre groupes appartenant à la Nupes. La deuxième a été déposée dans la foulée uniquement par le Rassemblement national (RN – extrême droite). Ces deux motions seront probablement examinées lundi 20 mars.
La question principale de ce nouvel épisode parlementaire est de savoir qui votera en faveur de ces motions. Et peut-on envisager qu’une motion de censure rassemble suffisamment de députés pour faire chuter le gouvernement ?
Jean-Luc Mélenchon, interrogé sur France Inter ce 17 mars, a indiqué que la France insoumise allait soutenir la motion de censure transpartisane du groupe Liot à l’Assemblée nationale. Cette dernière a davantage de chances d’être votée par des députés de droite défavorables à la réforme des retraites. Elle sera donc particulièrement surveillée par l’exécutif. La barre de la majorité absolue sera sans doute difficile à atteindre.
Quelle ligne de conduite pour les députés LR ?
Pour le moment, aucun député Les Républicains (LR) n’a signé la motion de censure, a fait savoir le groupe Liot. Le président des Républicains, Éric Ciotti, a affirmé, jeudi 16 mars, que le groupe ne s’associerait ni ne voterait aucune motion, mais certains députés LR ont dit vouloir être libres de leur vote. Leur ligne de conduite va donc être particulièrement scrutée.
« Ils ne seront pas plus que 7 ou 8 députés à voter la motion de censure transpartisane », croit savoir un cadre du groupe à l’Assemblée. Sept ou huit députés plus ou moins proches du frondeur en chef Aurélien Pradié, opposé à la réforme. Le député des Ardennes, Pierre Cordier notamment qui réfléchit même à voter la motion du Rassemblement National. Fabien di Filippo ou encore Maxime Minot. Mais pour l’instant le compte n’y est pas, car en admettant que tous les autres députés d’opposition votent la censure, il faudrait qu’une petite trentaine de LR votent la motion pour qu’elle soit adoptée.
Une bonne nouvelle pour Eric Ciotti, le député des Alpes-Maritimes et patron du parti, qui n’a surtout pas envie d’être jugé responsable de la chute du gouvernement. Mais même si seulement une petite dizaine de députés LR votait la censure, le groupe va une nouvelle fois apparaître divisé. « Le comportement de quelques-uns va commencer à devenir un vrai problème, souffle un proche d’Eric Ciotti. On ne peut pas en permanence s’opposer à la ligne majoritaire ». Certains appellent le patron du groupe Olivier Marleix à durcir le ton.
Pendant ce temps, dans la rue, des actions coup de poing et des manifestations sont en cours dans de nombreuses villes de France.
In Rfi