Une leçon d’histoire sur la monnaie guinéenne. [Par Siaka Barry]
BLACK M : UNE PETITE HISTOIRE DE NOTRE MONNAIE NATIONALE
C’est avec beaucoup d’étonnement que j’ai suivi la sortie malencontreuse de la star guinéo-française Black M, sur l’état de pauvreté de notre pays (ce qui est une évidence), qu’il semble lier à la non-utilisation du Franc CFA (ce qui est une aberration et un scandale).
Pour le petit rappel historique, c’est le 1er mars 1960 après d’intenses tentatives de sabotage de notre économie nationale par la France foccardienne que la Guinée, prenant son destin économique en main, quittera la zone CFA et lancera sa propre monnaie (le Franc Guinéen) qui sera en parité fixe à l’époque avec le FCFA.
De 1960 à 1970, notre pays sera littéralement agressé par les forces impérialistes et néocoloniales qui, voulant remettre en cause notre souveraineté monétaire, s’attaqueront à notre franc, en déversant abondamment sur notre territoire, des fausses monnaies en vue de créer une inflation exponentielle et déstabiliser ainsi notre économie.
Ainsi, l’opération « Persil » qui fut l’un des premiers complots ourdis contre notre pays, et qui sera reconnue plus tard par les archives françaises, recherchait justement cet objectif de déstabilisation à partir des frontières sénégalaises.
Cette opération sera menée à partir de 1959 avec la complicité tacite d’un certain Léopold Sedar Senghor et l’opposition patriotique d’un certain Mamadou Dia.
Alors le 2 octobre 1972, le Président Ahmed Sékou Touré sous les feux croisés de ces attaques impérialistes et de l’inflation galopante qui fragilisait notre économie, décidera d’introduire une nouvelle monnaie : le SYLI.
Cette monnaie souveraine restera en vigueur jusqu’au 6 janvier 1986 (soit deux ans après la mort du Camarade Ahmed Sékou Touré) et sera remplacée par le Franc sous sa forme actuelle que nous connaissons.
Vouloir donc expliquer notre pauvreté par l’absence d’une monnaie coloniale à l’image du Franc CFA est une grosse bourde de la part de notre compatriote Black M.
Toutefois, pour avoir personnellement eu par le passé, un long échange franc et direct avec Black M, je puis vous témoigner de son amour sincère pour notre pays la Guinée.
Alors acceptons les excuses de notre frère Black M, excuses qu’il vient de poster après avoir reconnu lui-même son erreur de langage.
Les malinké ne disent-ils pas qu’une bouche qui ne se trompe pas est une bouche malveillante ?
Tolérance Chers compatriotes guinéens en ce mois saint dédié justement à la tolérance.
Siaka Barry