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Menaces et trafic d’influence : Quand un Commandant désoriente la boussole du Colonel (Par A. Condé)

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Menaces et trafic d’influence : Quand un Commandant désoriente la boussole du Colonel (Par A. Condé)

À sa prise du pouvoir, le 05 septembre 2021, le tombeur du régime Alpha Condé, depuis le perron du Palais où ce dernier venait d’être délogé, a vigoureusement dénoncé :« Le dysfonctionnement des institutions républicaines, l’instrumentalisation de la justice, le piètement des droits des citoyens, l’irrespect des principes et la politisation à outrance, la gabegie financière, la pauvreté, etc… ».

Dans la foulée, le nouvel Homme Fort Guinéen a proclamé solennellement : » la justice sera la boussole qui orientera chaque citoyen guinéen ».Si la bonne foi et la volonté affichée par le Président de la Transition, le Colonel Mamadi Doumbouya à affranchir la Guinée et les populations de tous ces maux qu’il s’est résolument engagé à combattre de toutes ses forces, l’honnêteté oblige de reconnaître que certains officiers des forces de défense et de sécurité, qui n’ont joué aucun rôle dans sa prise du pouvoir, rament à contre courant et prostituent cet objectif de haute portée politique.

De ce fait, ils Il est particulièrement malheureux de constater que ceux-là qui ont été de simples spectateurs du 05 septembre 2021 abusent de la confiance en eux placée par le Président de la Transition qui les a nommés en trahissant au quotidien le combat noble qui a fait l’admiration nationale et internationale du Colonel Mamadi Doumbouya.

En effet, profitant des responsabilités à eux confiées, ils oublient leur mission de protection des populations et de leurs biens chère au Président Doumbouya, en faisant le choix de pointer l’arme sur des citoyens bien ciblés notamment des hommes d’affaires et opérateurs économiques. Comme le sieur Moussa Boubou Sow, entrepreneur immobilier et fondateur de l’établissement hôtelier « Chacha Hôtel « , convoqué par un Commandant de gendarmerie un samedi (un jour officiellement non ouvré) et pour un motif aussi civil comme avec un contentieux avec un employé ( compétences de l’inspection du travail ou d’un tribunal civil) des hommes d’affaires commencent à souffrir du harcèlement de certains responsables des services de sécurité qui ont choisi de jouer au trafic d’influence durant le régime CNRD pour se remplir les poches.

Les agissements de ce Commandant pour extorquer de l’argent à Monsieur Sow rappellent le tristement phénomène macabre qui était allé jusqu’à des enlèvements et assassinats ciblant des hommes d’affaires en Guinée et qu’on croyait enterré avec l’avènement du CNRD. Moussa Boubou Sow, lui-même, a été dans le passé victime de menaces, tentative d’arnaque et d’extorsion de fonds par des éléments de la Gendarmerie au nom d’une prétendue famille d’un de ses amis décédés depuis 10 ans aujourd’hui. À l’époque, en 2018, il livrait ce témoignage à la presse :‘’J’ai un ami décédé il y a plus de cinq ans, dont je ne citerais pas le nom, il a été une grande personnalité dans le pays. Donc après sa mort, il y a un colonel de la gendarmerie avec une femme et des jumeaux, soit disant que ce sont les enfants de mon ami. Comme à l’époque, nous étions tous en deuil et je ne voulais pas de bruits, j’ai les ait offerts une somme de trois millions de Gnf et je leur ai dit qu’après l’enterrement nous irons rendre visite ensemble à la famille. Après l’inhumation, j’ai vu la femme de mon ami décédé (…); elle m’a tout de suite dit qu’en Guinée, dès que quelqu’un d’influent meurt, des gens sont prêts par toutes les manières à monter de faux trucs pour extorquer de l’argent. Elle me dit de ne pas me mêler de cela et que ce sont des affaires de faux.

Une autre fois encore, le gendarme en question est venu à ma rencontre sans la femme ni les jumeaux pour me demander ce qu’on doit faire. Je lui ai répondu d’aller voir la famille de mon défunt ami pour leur expliquer tout cela (…), d’ailleurs ce jour-là aussi je lui ai remis deux millions pour les enfants qui, aux dires du militaire n’avaient pas de quoi manger.

Quelques mois après, j’ai constaté que ce colonel me harcelait au téléphone. Quatre ans plus tard, il me rappelle et me menace d’arrestation parce que je m’étais porté garant, selon lui, de m’occuper de ces enfants-là. Je ne suis pas sûr que ce soit les enfants de mon ami, ça c’est de l’arnaque. Je leur ai dit donc si c’est comme ça, d’aller porter plainte à la justice et de faire ce qu’ils veulent (…), d’ailleurs ce ne sont pas mes enfants et je n’ai rien à voir avec ce problème. Tous les jours il me rappelle pour dire que je suis convoqué, mais je ne réponds pas à ce genre de convocation.

La loi me protège, s’ils envoient des signaux et que je ne réponde pas, si c’est quelque chose de sérieux, il peut aller voir le procureur pour faire un mandat de la police, mais ils ne le font pas’’.

Logiquement, quel droit ou pouvoir a ce gendarme de menacer un citoyen pour ne pas s’être s’occuper des enfants dont il ne connaissait pas l’existence jusqu’au décès de son ami ? Quelle obligation a un citoyen de s’occuper des enfants d’un ami ? Probablement par amitié et humanisme, mais rien en droit ne l’oblige. Même par rapport à ses propres enfants, nul ne peut contraindre Moussa Sow sinon la justice dans les termes fixés par la loi.

Ce Commandant, assurément, souille la tenue en désorientant la boussole du Président du CNRD.

Il est important d’identifier et de mettre hors d’état de nuire tous ces éléments qui veulent saboter les actions salvatrices du Président Mamadi Doumbouya et ternir sa belle image.

À suivre

A. Condé