Ce jeudi 22 juin 2023, s’est ouvert à Paris le sommet sur le nouveau pacte financier mondial. C’est, à ne pas en douter, plus qu’une campagne de charme à l’endroit, notamment des pays africains qui affichent la tentation de s’affranchir désormais de la domination occidentale. Leur neutralité assimilée à une allégeance à la Russie contre les sanctions occidentales qui frappent ce pays, en est l’illustration parfaite. Il fallait alors accélérer cet autre rendez-vous , certes important, mais qui devrait permettre aux occidentaux de mieux faire passer le narratif antirusse à travers des subsides au nom d’un accompagnement pour juguler les conséquences liées à un dérèglement climatique dû à la pollution dont les puissances industrielles sont en grande partie responsables.
L’autre fait important du sommet qui attire bien d’attentions, outre de nouvelles promesses de financements qui seront faites, c’est la présence du putschiste tchadien Idriss Deby. La France réitère son soutien qu’elle ne s’est jamais gênée d’exprimer en faveur Mahamat Idriss Deby encourageant ainsi, non seulement les pouvoirs autocratiques, mais aussi la succession dynastique indissociable à une propension pour la dictature, antinomique à la culture et à la tradition françaises. C’est ainsi dire que Macron a fait son choix entre les pays en transition militaire sur le continent. Pour le Mali et le Burkina Faso, en froid avec Paris, l’absence a ce sommet n’est pas si surprenante. D’autant que ces deux pays, par ailleurs très favorables à Moscou, sont de ce fait imperméables au narratif qui accompagne la distribution des subsides à ce sommet.
C’est plutôt le cas de la Guinée qui suscite des interrogations, à cause des bons rapports qu’on peut présumer entre les militaires au pouvoir dans ce pays et Paris qui ne semble plus avoir de limite dans ses relations. Ce débat peut bien se poser dans la mesure où le Tchad n’est pas mieux que la Guinée, en termes de respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Les deux pays sont logés à la même enseigne , avec de l’incertitude qui plane sur leurs transitions respectives.
Ce qui était pour la France, qui a engendré les droits de l’homme et des libertés fondamentales un principe non négociable, une ligne rouge à ne pas franchir, a succombé au gré des intérêts et des enjeux géopolitiques. Donc, pour le patron de l’Elysée, qui s’est affiché tout récemment avec le prince saoudien dont les mains sont entachées de sang, présumé responsable de l’assassinat odieux, en Turquie, de l’ancien journaliste du Washington post, ce sont les intérêts qui comptent. Il fait alors sienne cette expression populaire de l’un de ses prédécesseurs qui a dit que les pays n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts.
De ce qui précède, on peut alors en déduire que la France n’est plus dans la logique qui la caractérisait et qui faisait sa grande réputation de défenseure de la démocratie et des libertés fondamentales.
Mognouma