Effondrement d’immeubles R+6 à Matoto
L’État guinéen doit revoir sa responsabilité dans l’affaire, mettant en lumière le parcours de Kalil Condé, ancien vendeur d’appareils Apple devenu patron de MAC Investissement.
Ce tragique événement qui a choqué et endeuillé la nation. Alors que les recherches de survivants et de victimes se poursuivent, il faudrait analyser les circonstances entourant cet incident et d’examiner la responsabilité de toutes les parties concernées.
Kkalil Condé, ancien vendeur d’appareils Apple, aurait créer MAC Investissement, une entreprise spécialisée dans la construction immobilière, sans avoir une expérience préalable dans ce domaine spécifique. Malgré l’absence d’expérience avérée dans le domaine de la construction immobilière, MAC Investissement a réussi à remporter plusieurs contrats de construction importants.
Cela soulève des questions sur le processus d’attribution des contrats et la rigueur des vérifications effectuées par les autorités compétentes
Alors que les enquêtes sont toujours en cours pour déterminer la cause exacte de cet effondrement, les ingénieurs spécialisés dans le BTP ont souligné certains problèmes communs qui pourraient expliquer cette catastrophe.
Selon l’un des ingénieurs interrogés, les causes possibles de l’effondrement d’un bâtiment sont multiples. Tout d’abord, des fondations insuffisamment solides peuvent être un facteur déterminant, même sur un sol considéré comme solide. Les fondations doivent être suffisamment solides pour supporter la charge du bâtiment.
Dans certains cas, des entrepreneurs amateurs utilisent des matériaux qui ne sont tout simplement pas assez solides pour retenir la charge, ce qui peut également contribuer à l’effondrement d’un bâtiment.
Il est souligné par les experts que la solidité d’un bâtiment doit être testée à toutes les étapes de la construction. Malheureusement, cela ne semble pas être le cas sur certains chantiers, y compris celui de Matoto où les immeubles se sont effondrés.
Alors nous devrions tous nous poser des questions à savoir
Comment une entreprise de construction sans expérience dans le domaine a-t-elle pu obtenir un tel contrat, et cela s’est-il déroulé de manière transparente.
Est-ce que Aguifil a rempli son rôle de maître d’ouvrage ?
Qui a autorisé la construction de ces immeubles ?
Le promoteur Mak Investments avait-il obtenu le permis de construire de la DACLO (Direction de l’Architecture, de la Construction et des Logements) ?
Quel bureau d’étude et de supervision a validé les plans d’exécution de ces immeubles ?
Quelle est la position de l’Ordre National des Ingénieurs de Guinée, qui compte de nombreux professionnels éminents ?
Dans cette affaire, la responsabilité de l’État guinéen est également en question. Il est du devoir de l’État de veiller à ce que les contrats soient attribués à des entrepreneurs compétents, capables de mener à bien les projets de construction en respectant les normes de sécurité et de qualité.
Si des contrats ont été accordés à une entreprise sans expérience et sans capacité démontrée, cela soulève des préoccupations quant aux pratiques de l’administration publique en matière de supervision et de contrôle.
Par ailleurs, il faut déterminer les responsabilités de chacun et de prendre des mesures strictes pour sanctionner les personnes impliquées. La vie des citoyens doit être préservée à tout prix. Les responsables, quel que soit leur niveau de responsabilité, doivent être tenus pour responsables et traduits en justice.
La mort des citoyens ne peut être banalisée dans notre pays.
l’État guinéen peut œuvrer en faveur d’un avenir où de tels événements malheureux, fâcheux et regrettables ne se reproduiront plus.
Abdoul Latfi Diallo
Journaliste d’investigation
