La passion a pris le pas sur notre capacité de raisonnement objectif. A y regarder de près, on a l’impression de se retrouver encore dans les débats des années 1960. Est-ce que les discours enflammés contre le néo-colonialisme ont-ils pu changer les conditions de vie de nos populations ?
Entre-temps le pragmatisme des dirigeants asiatiques a porté fruit : éradication de la pauvreté et émergence économique. Les entreprises occidentales ont drainé massivement leurs capitaux dans ces pays sûrs qui travaillent dur. Pouvez-vous croire que dans les années 1960, la Corée du Sud était plus pauvre que certains pays africains. Posez-vous la question de savoir comment a-t-elle fait pour devenir une puissance industrielle majeure de l’économie mondiale ?
Deng Xiaoping a rompu avec la politique de confrontation avec l’Occident de Mao. Sans les capitaux et les savoirs-faire des occidentaux, la Chine ne serait pas la grande puissance économique mondiale qu’elle est devenue. Malgré un siècle d’humiliations, les Chinois ont accepté stoïquement de collaborer avec les puissances dominantes occidentales.
Pensez-vous que des militaires assoiffés de pouvoir qui ne sont que des hors-la-loi représentent une alternative crédible pour nos pays? Reprenant à leur compte les thèses populistes du panafricanisme afin de légitimer leur forfaiture, ils ne font que faire rêver une jeunesse déboussolée dans l’espoir d’une hypothétique souveraineté.
Un État failli n’est pas respectable.
Alpha Saliou Wann
