Tubercule dont la racine est sans gluten, le manioc regorge de richesses nutritionnelles, et est conseillé pour toutes les tranches d’âge.
La « manne de Dieu »
De son nom scientifique Manihot esculenta, le manioc est produit et consommé dans plusieurs pays en Afrique, et dans le monde.
Pour Dr Jules Kouassi, Docteur en Santé publique, Spécialiste en nutrition, originaire de Côte d’Ivoire, le manioc est considéré comme la « manne de Dieu », car il permet de nourrir tout le monde entier, et peut être consommé sous diverses formes.
Quelles sont les richesses nutritionnelles du manioc ?
Les tubercules tout comme les feuilles du manioc, regorgent d’immenses richesses nutritionnelles, d’après Dr Kouassi.
Riche en vitamine A, B, C, E, cette plante fournit également un grand apport en magnésium, en sels minéraux, en fer, en calcium. Elle contient aussi du potassium, du sodium, du phosphore, du manganèse et du zinc. Elle favoriserait donc la fertilité pour l’homme comme pour la femme, selon la même source, et serait très bénéfique pour les yeux, le cerveau, le système sanguin et la peau.
Il a certes une faible teneur en protéines, mais il est une grande source de glucides. « Le manioc est composé d’à peu près 70% de glucides, c’est à dire de sucres…donc il fournit de l’énergie. Il est très bien pour les personnes qui dépensent beaucoup d’énergie », révèle Dr Kouassi.
Feuilles de manioc pilées pour la préparation du Pondu, un plat très apprécié des Congolais.
Le manioc permet également de lutter contre l’anémie, et d’améliorer le sommeil : » C’est pourquoi la majorité de personnes chez nous, quand elles finissent de manger l’attiéké, disent qu’elles ont sommeil », confie Dr Kouassi.
L’attiéké, principalement consommé en Côte d’Ivoire, est un aliment dérivé du manioc, de même que le gari, le tapioca, et plusieurs autres.
Des aliments très appréciés par les populations, à l’instar de Sandrine Tchoni. « Généralement, je fais bouillir les tubercules de manioc, que je mange avec l’okok ». nous confie cette résidente de la ville de Douala, au Cameroun.
L’okok, une spécialité culinaire camerounaise, faite à base de feuilles du même nom, des noix de palme, de l’arachide, et très souvent du sucre.
Toujours dans ce pays d’Afrique centrale, un plat est principalement fait à base de feuilles de manioc: le Kwem. Obtenu à base de feuilles de manioc pilées, il est consommé, avec des tubecules de manioc bouillis, ou d’autres tubercules, comme accompagnement.
Le bâton de manioc est une autre spécialité du Cameroun, à base de manioc. Il s’agit de la pâte de manioc fermentée, emballée dans des feuilles. L’appellation diffère en fonction de la forme ou de la grosseur de l’emballage. Ainsi, on aura soit le « miondo », soit le « bobolo », soit le « mitumba ». Très consommés par les habitants, ils sont vendus à différents endroits du pays.
Le manioc, pour lutter contre l’anémie
Selon Dr Kouassi, les feuilles de manioc seraient efficaces pour lutter contre l’anémie. Et pour cela, il propose une recette particulière: » Que ce soit pour un enfant, un adulte ou une personne âgée, il faudrait écraser une poignée de feuilles de manioc. Pour ceux qui n’ont pas de mixeur, vous pouvez piler, écraser et extraire le jus vert. Vous ajoutez un peu de lait, vous buvez, ça fait un verre, vous le buvez matin, midi, soir. Au bout de trois jours, vous reconstituez les globules rouges ».
Cependant, certains types de manioc peuvent être riches en cyanure, et provoquer une intoxication. Pour y remédier, « Il faut le préparer longtemps pour que le cyanure disparaisse dans l’eau de cuisson. Oui, il faut bien cuire. Et puis verser l’eau », recommande Dr Kouassi.
Avec BBC Afrique