La mort vient de frapper encore à la porte du Groupe de presse Lynx-Lance. Elle a dit au suivant ce jeudi 16 novembre, en arrachant à notre affection, à l’affection des lecteurs de la célèbre rubrique ‘’Chronique Assassine’’, de son vrai nom Diallo Ibrahima, Diallo I pour les intimes. Animateur de la Chronique Assassine, Diallo I est décédé des suites de maladie à l’hosto Ignace Deen où il est né un matin du 19 décembre 1941. Comme il aimait le dire, il n’est pas né vers comme beaucoup camarades d’âge, il est né à l’hôpital Noël Ballay aujourd’hui Ignace Deen. Il sera enterré demain vendredi, 17 novembre à 14h, au cimetière de Matam.
Enseignant de profession, il a été, entre autres, Directeur général de l’Imprimerie Patrice Lumumba. Très proche du Général Lansana Conté, il disait que celui-ci a été trahi par des hommes en qui il avait porté sa confiance. Sans trop d’explications. Récemment, il m’a confié au téléphone : « J’ai commis des erreurs dans ma vie. Je suis extrêmement difficile, parce que je n’aime pas la démagogie, la médisance, l’injustice, l’esprit de suffisance. Je voulais écrire un article sur la Médisance, mais on discutera de l’idée… » Malheureusement, on n’échangera plus.
Dans ses chroniques, Diallo I a toujours rêvé d’une Guinée de justice, de tolérance, d’une Guinée nouvelle. Le 17 juillet dernier, il écrivait : « La Guinée qui a souffert de la dictature d’une clique de gens sans scrupules, se doit aujourd’hui d’être à la pointe de la révolution, de l’innovation politique. Elle doit être le berceau de l’innovation impersonnelle. Nous aimerions lire dans l’histoire des pays sous-développés : « La Guinée est le pays qui a impulsé la révolution du tiers-monde. » Mettons en exergue ces Diallo Amadou et ces Amara Soumah, et la Guinée sera définitivement sauvée. Léopold Sédar Senghor, Félix-Houphouët Boigny, issus de grandes familles, nourris de culture universaliste, ont défié l’ignorance, l’esprit de suffisance du colon français, pour tracer le chemin au savoir et au relativisme. Il faut détruire la Guinée, pays mortifère, et bâtir à la place une nation de tolérance, de rigueur, de justice. Il est venu le temps de chanter l’amour du prochain. »
Il voulait d’une Guinée développée, comme il l’a mentionné dans sa chronique du 28 avril 2017, intitulée « Ce Kakandé oublié et trahi ». « L’exploitation de Katougouma profite-t-elle à la région de Boké ? Ce village propre, religieux est devenu aujourd’hui un autre lieu de luxure, de vice. La région de Boké risque de bientôt mourir physiquement, financièrement et moralement. Pendant ce temps, sa richesse s’en va enrichir ailleurs. Il faut que les régions minières reçoivent au moins 50% de la part qui revient à la Guinée. Dans ce cas-là, on pourra parler de Justice, de Développement. » Paix à l’âme de Diallo I.
In.lelynx