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Gouvernance en Guinée: Les régimes se succèdent et le système demeure ( Edito de Bah Mamadou)

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Nous ne cessons de le répéter, la Guinée est un magnifique pays où, naturellement, toutes les conditions (climatiques, hydrologiques, géologiques, géographiques) sont réunies pour un essor économique et social durable et harmonieux.
Seulement voilà, tout porte à croire que depuis l’indépendance en 1958 jusqu’à nos jours, les régimes se succèdent et un système qui empêche toujours le pays de décoller, reste. Hélas !
A chaque fois qu’un régime change, on applaudit, on se nourrit d’espoir pour un lendemain meilleur, un sentiment de joie tout à fait normal que tout être humain, exprime après avoir durement vécu la souffrance physique et morale, l’injustice et l’oppression. Malheureusement, dans la plupart des cas, la  » délivrance  » n’est que de très courte durée. Comme pour dire que les mauvaises habitudes ont la peau très dure. La situation change aussi vite et aussi radicale que vous entendez les mêmes personnes qui avaient applaudi hier, dénigré, dénoncé aujourd’hui. Voire même regretter les anciens qui, pourtant, leur avaient causé assez de torts. Eh, oui !
Si tel est le cas, et c’est bien le cas, n’avons nous pas le droit de se demander pourquoi depuis l’indépendance, cette triste réalité ne change t-elle pas ?
Pendant la  » révolution « , au profit de la pensée unique, l’élite a été réduite au silence. La médiocrité s’est imposée au détriment des compétences. Dans le monde entier, celui qui n’a pas pu accéder au savoir le regrette. En Guinée, pays de paradoxe, nombreux sont ceux qui se vantent d’avoir réussi sans aller à l’école.
Dans un pays à clivages ethniques et régionalistes comme le nôtre, les gouvernants ont toujours profité de l’ethnostrategie pour gouverner. Par exemple, aujourd’hui, un ministre peut-être limogé, humilié pour dit-on faute lourde et remplacé le lendemain par un autre de la même communauté. Lorsque la famille du limogé bouillonne de colère, celle du tout nouveau est déjà aux anges. Cette politique de diviser pour régner que même Toto connaît, est très appréciée des dirigeants autoritaires. Dans le cadre de la promotion de la démocratie qui se révèle être, jusque-là, le meilleur système de gouvernance au monde, nombreux sont ceux qui ne cessent de réclamer un retour rapide à l’ordre constitutionnel qu’ils estiment être gage de stabilité, de paix et de développement. Cependant, dans les faits, certains civils ne font pas mieux que les hommes en treillis. En guise d’exemple, Condé n’a pas fait mieux que Conté dans maints domaines.
Les régimes se sont succédé, mais les problèmes demeurent. Même si tout ne peut-être négatif, tout de même, personne ne peut nier l’existence des conséquences de la malgouvernance que sont, entre autres : la cherté de vie, la pauvreté, les restrictions des libertés, la gabegie financière endémique, les détournements, les vols et les pillages des ressources, la corruption et la sortie massive des bras valides. Excusez du peu.
Et pourtant les Guinéens ont tant souffert de la malgouvernance et ont toujours rêvé d’une Guinée meilleure. Quand est-ce que ce rêve ardent se réalisera t-il ?

Bah Mamadou