Les mines : notre malheur !
Les mines sont une malédiction pour l’Afrique. Les dirigeants se laissent aller à la facilité et ne travaillent plus à la diversification des sources de revenus pour l’État. La corruption est comme le sang qui circule dans toutes les artères de l’État pour nourrir sa tête.
Du sommet à la base de l’appareil, personne ne défend l’intérêt général. Tout l’appareil d’État a été privatisé.
En ce moment en Guinée, toutes les puissances ont eu leur part du gâteau minier : Chinois, Russes, Américains et Français. Mamadi Doumbouya a le permis de tuer et de faire ce qu’il veut dans le pays. Il peut se permettre de rejeter aux calendes grecques l’organisation des élections et rester au pouvoir aussi longtemps qu’il le peut.
Il n’a pas eu à se triturer les méninges, il s’est contenté de suivre les traces de son gourou Sékou Touré qui avait en son temps souscrit à ce qu’on peut appeler « une assurance-vie politique » en distribuant simplement les mines guinéennes aux Américains, Français et Soviétiques qui étaient les puissances dominantes en Afrique. Qui avait intérêt à le faire partir ? Personne.
Ne vous y trompez pas, la révolution n’était qu’un folklore pour divertir les masses. La pérennité du régime était assurée dès lors que notre principale richesse minière était mise à disposition presque gratuitement aux multinationales de ces pays. La Guinée ne recevait que des miettes. Notre pays n’a pu construire des infrastructures indispensables à son développement durant toute la période de boom de la bauxite.
On faisait crier à tue-tête la jeunesse guinéenne le fameux slogan : « L’impérialisme trouvera son tombeau en Guinée ». A l’époque, ceux qui étaient considérés comme des impérialistes exploitaient tranquillement notre bauxite à Kamsar et Fria. Dans ces deux enclaves respectivement américaine et française, le Parti-État n’avait pas droit de cité.
Plus de 60 ans d’exploitation minière n’a apporté aucune amélioration des conditions de vie des Guinéens. Grâce aux mines, les détenteurs du pouvoir ont pu asservir nos populations en toute impunité.
Oublions nos mines !
Organisons-nous pour mettre fin au système prédateur qui nous maintient dans la pauvreté. Nous devons compter sur nos propres forces pour chasser du pouvoir ces fainéants incompétents.
Alpha Saliou Wann