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« Nous sommes en train de suivre la politique du deux poids, deux mesures en ce qui concerne les deux juntes militaires du CNDD et du CNRD… », Alpha Saliou Wann

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Nous sommes en train de suivre la politique du deux poids, deux mesures en ce qui concerne les deux juntes militaires du CNDD et du CNRD.
Pour rappel, la junte du CNDD a pris le pouvoir le 23 décembre 2008 en promettant de le rendre dans deux ans. Tollé général de la classe politique qui a poussé le CNDD à ramener ce délai à un an.

Au fil des rencontres de la junte avec les partis politiques et les organisations de la société civile rassemblés au sein du Forum des Forces Vives de la Nation, il a été constaté que son chef n’a pas la volonté de respecter son engagement. À fin août 2009, le doute n’était plus permis sur l’ambition du capitaine Dadis Camara à se présenter à la prochaine élection présidentielle, c’est pourquoi les Forces Vives de la Nation ont organisé un grand rassemblement de protestation le 28 septembre 2009 au stade du même nom. Nous connaissons tous la suite de la tragédie.
Aujourd’hui, les responsables présumés des massacres du 28 septembre 2009, dont le chef de la junte, sont sous le coup d’un procès pour crimes contre l’humanité.

Le 5 septembre 2021, il y a un autre coup d’État sanglant perpétré par la junte du CNRD. Son chef a promis le retour rapide à l’ordre constitutionnel. Mais, voilà que plus d’un an après sa prise du pouvoir, le CNRD refuse systématiquement de respecter les dispositions de sa propre charte de la transition, notamment en son article 77.
En octobre 2022, il a finalement signé un accord avec la CEDEAO sur un chronogramme de deux ans pour le retour à l’ordre constitutionnel. Ce chronogramme fixe au 31 décembre 2024 la fin de la transition.

Or, à sept mois de ce délai, le CNRD n’a rien fait pour mettre en œuvre les tâches inscrites dans son chronogramme. Le chef de la junte a officiellement annoncé dans son discours de l’an que seul le référendum constitutionnel sera organisé en 2024. Il est donc clair pour tout le monde qu’il ne respectera pas son engagement pris devant la communauté internationale et le pays tout entier.

Qu’allons-nous faire ? Si nous le laissons dérouler tranquillement son programme de confiscation durable du pouvoir, c’est là où le deux poids, deux mesures sera manifeste.
Les Forces Vives de la Nation doivent lancer un message clair à Mamadi Doumbouya : il doit partir au 31 décembre 2024. Nul n’est censé se prévaloir de sa propre turpitude.
Qu’il rende le pouvoir à cette date, à moins qu’il ne veuille commettre les mêmes crimes contre l’humanité de la précédente junte du CNDD.

Les Forces Vives de la Nation doivent engager sans délai des consultations afin de préparer les conditions d’une nouvelle transition d’une durée maximum de six mois sous la direction d’un président de la transition civil.
Nous n’abandonnerons jamais notre lutte de plus de 30 ans pour l’instauration de la démocratie et l’Etat de droit dans notre pays.
Le peuple de Guinée a fait preuve de courage, de persévérance et de résilience dans ce combat pour le changement démocratique.
Ne vous y trompez pas, Mamadi Doumbouya mordra la poussière de son échec.

Alpha Saliou Wann