Ceux qui font les louanges aux dictateurs sont comme les charognards qui ont le don de sentir, à travers l’odeur, la présence quelque part de la chair à dévorer.
En effet, les troubadours savent que les despotes ont constamment besoin de flatteries. Faute de popularité par le mérite et les résultats, ils ont toujours un ego qui crée en eux ce besoin de reconnaissance et de visibilité.
En réalité, le mensonge emballé en mélodie est une drogue que les tyrans consomment abusivement pour espérer dépasser leurs problèmes. Évidemment, comme tout stupéfiant, le soulagement est temporaire et destructeur car ses effets enfoncent son consommateur au lieu de l’aider à s’en sortir.
L’entourage trouve un double intérêt dans ce jeu : profiter de ce besoin pour escroquer l’argent du peuple et endormir le chef pour davantage le pousser dans le trou. Ils seront les premiers à quitter le navire avant le naufrage, et se recycler auprès des nouveaux pour refaire la même chose.
C’est pourquoi chaque mouvement ou propos d’un dirigeant autocrate est transformé en événement qui nécessite des dépenses. Ainsi les vautours créent des occasions pour sucer davantage l’argent public.
Aliou BAH
#MoDeL