Apprendre à mentir avant de savoir : le mystère d’un doctorat introuvable !
Vous aurez sans doute remarqué que nous avons légèrement modifié le titre de notre rubrique « Apprendre avant de savoir », car les circonstances le justifient amplement !
Bien, il semblerait que l’actuel gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG), le très « docteur » Karamo Kaba, orné de 4 tonnes d’or qui flottent mystérieusement dans les limbes, se targue d’un « doctorat en gouvernement d’entreprise dans les pays en développement ». Ah, quelle trouvaille révolutionnaire (c’est Thomas Sankara qui aurait pû être content si…) ! On pourrait s’exclamer : « À beau mentir qui vient de loin ! » Mais hélas, dans notre cher village planétaire où Google est roi, les distances ne sont plus une excuse et les mensonges s’effondrent plus vite qu’un château de cartes.
D’un simple clic depuis son salon — ou depuis un autre endroit stratégique — on peut vérifier ce type d’affirmation aussi facilement que de commander un poulet de Pyabounyi en ligne. Et voilà qu’une interrogation s’impose : d’où sort ce mystérieux diplôme ? L’attribution de titres ronflants, c’est une chose, mais l’existence d’un diplôme pour les justifier, c’en est une autre. Prenons exemple : si Karamo Kaba peut être « docteur en gouvernement d’entreprise dans les pays en développement », alors moi, Abou Maco, je revendique fièrement mon titre de « docteur en insultologie appliquée des bas-fonds de Lambanyi-Wariya ». Ça a de la gueule, non ?
Soyons sérieux un instant. Il existe bien des programmes de doctorat qui abordent des thématiques similaires : doctorat en économie du développement, doctorat en sciences de gestion, ou encore doctorat en management, stratégie et entrepreneuriat. Mais ce fameux « doctorat en gouvernement d’entreprise dans les pays en développement » reste un OVNI académique. À ce jour, il semble n’avoir été aperçu nulle part, sinon dans le CV du gouverneur. Cela mériterait quelques éclaircissements.
Et si cette enquête mérite d’être approfondie, parce que cette rubrique toujours gratuite ne génère pas de recettes, peut-être que quelques grammes des fameuses 4 tonnes d’or disparues — flottant entre deux réalités — pourraient couvrir les frais de recherche. Après tout, traquer ce doctorat insaisissable, c’est presque une mission d’intérêt public. À vos titres, chers lecteurs, et que la chasse au diplôme commence !
Abdoulaye Sankara, journaliste