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De l’apogée à la déchéance: l’ascension et la chute de Mandian Sidibé, ex-patron de l’OGP. Qui aurait pu l’imaginer ?

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Qui aurait pu l’imaginer ? Celui qui menaçait publiquement ceux qui osaient associer leur image à celle du Général Doumbouya à des fins de propagande se retrouve aujourd’hui déchu, accusé de « mauvaise gestion » et incarcéré. L’ex-patron de l’Office Guénéen de Publicité (OGP), souvent surnommé « le Diallo Sadakadji » de cette institution publique, fait face à la rigueur de la justice, enferme dans les murs de la Maison centrale de Conakry. Une chute vertigineuse pour un homme qui semble avoir confondu les finances de l’OGP avec ses propres intérêts.
Le parcours de Mandian Sidibé est celui d’une ascension fulgurante, suivie d’une désillusion amère. Ancien journaliste au courage salué, il s’était fait un nom par ses critiques virulentes sous le régime d’Alpha Condé. Mais la vie en exil en Europe ne fut pas tendre avec lui. Réduit à accepter un poste de gardien, un emploi bien loin de son statut d’ancien directeur d’un média influent, Mandian avait touché le fond. Avec une plume acérée, il avait su transformer ces épreuves en tribunes poignantes, attirant ainsi l’attention sur sa résilience et son potentiel.
Cette période de galère avait suscité une certaine empathie, au point que le Général Doumbouya, convaincu de ses capacités, lui confia la direction de l’OGP. Une nomination perçue comme un nouveau départ pour un homme marqué par l’adversité. Sa proximité avec la famille du chef de l’État, notamment avec la mère de ce dernier, était perçue comme une garantie de stabilité pour Mandian. Pourtant, au lieu de saisir cette chance avec rigueur et responsabilité, il semble avoir cédé aux travers du clientélisme et de la mauvaise gestion.
Sous sa direction, l’OGP a sombré dans une crise sans précédent. Les salaires des employés n’étaient plus assurés, les dettes fiscales s’accumulaient, et l’institution s’enfonçait irrémédiablement. Plutôt que de redresser la barre, Mandian Sidibé s’est concentré sur des campagnes superficielles, financées aux dépens du contribuable. L’indignation grondait jusque dans les couloirs du Palais, présageant une issue inéluctable.
Le 31 décembre, la sentence est tombée : incarcération. Derrière les barreaux, Mandian Sidibé dispose désormais de tout le temps nécessaire pour réfléchir à ses choix et à la fragilité des alliances qu’il avait forgées. L’homme, autrefois acclamé, ne suscite plus aucun soutien visible. Pas un mot sur les réseaux sociaux, pas une mobilisation pour réclamer sa libération. Comme le dit le proverbe : « La victoire a de nombreux parrains, mais la défaite est orpheline.»
L’histoire de Mandian Sidibé est une leçon de responsabilité et d’humilité. Dans un pays où les nominations reposent souvent plus sur les relations personnelles que sur les compétences, son parcours devrait inviter à une profonde réflexion. Car si la réussite offre des opportunités infinies, elle exige avant tout de la rigueur et une éthique à toute épreuve.

In indépendant