Plus de deux milles ouvriers travaillant sur le chantier de la cité administrative de Guinée à Koloma, ont débrayé ce lundi 3 février.
Ils réclament une augmentation de salaires, mais aussi la suppression du système de sous-traitance sur les lieux. Armés de pancartes sur lesquels c’est écrit : « nos travaillons trop, l’argent est insuffisant », « non à la sous-traitance », les grevistes denoncent leur condition de traitement.
Kerfalla Bangoura, leader syndical n’est pas passé par le dos de la cuillère pour dépeindre leur calvaire. « Il y a plus de 2500 ouvriers ici. On a mis un syndicat en place pour que je sois à la tête. La société ACC a dit qu’elle ne me reconnaît pas en cette qualité. Ils ont dit qu’ils n’ont pas à faire au syndicat. Alors que c’est normal qu’il y ait un syndicat dès qu’il y a beaucoup de travailleurs. Le patron de ACC m’a appelé à son bureau pour dire que les sociétés de sous-traitance [Société Guinée travaux intérim (GTI Sarlu), ITRAGEC et Afrik ressource expert (ARE)] sont ses proches. Que nous devons leur obéir et que ces derniers feront ce qu’ils voudront. Que ceux qui ne voudront pas obéir n’ont qu’à dégager d’ici. Je lui ai dit avoir compris. Mais ce n’est pas ce que la loi guinéenne. Nous devons réclamer nos droits », soutient-il.
Avant de poursuivre : ‘’La première grève aussi, c’était pour demander l’augmentation de nos salaires. Ils coupent nos salaires en deux. Par exemple, si tu es payé à 75 mille par jour, ils coupent en deux. Les responsables de ACC nous ont dit carrément qu’ils nous font travailler assez, parce les ouvriers sont payés à 150 mille et les manœuvres à 100 mille francs par jour. Nous avons appelé nos sociétés pour leur dire d’augmenter nos dues. Cela a été impossible. Ils nous ont dit que si nous voulons quitter, de le faire. Mais que rien ne changera. C’est ainsi que nous avons adressé un avis de grève. Mais il n’y a eu aucune réponse. À la suite des négociations, nos sociétés ont encore dit qu’il n’y a pas de droits pour les employés. Ils nous ont dit que si nous ne voulons pas les écouter, ils vont appeler les FDS pour nous arrêter. Nous leur avons dit de le faire’’.