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Kankan: Un gendarme en garde à vue après avoir violemment agressé un citoyen

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Kankan, 10 février 2025 – L’affaire fait grand bruit à Kankan. Un gendarme en service au poste de contrôle situé à la sortie de la préfecture, entre Kankan et Kouroussa, a été placé en garde à vue après avoir violemment agressé un citoyen lors d’un contrôle d’identité. Le procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de Kankan, Marwane Baldé, a immédiatement ouvert une enquête et engagé des poursuites pour coups et blessures volontaires.
Les faits : une version initiale trompeuse
L’incident, largement relayé sur les réseaux sociaux, impliquait Namory Kéita, un jeune citoyen qui prétendait avoir été agressé alors qu’il tentait de défendre une femme enceinte sans papiers. Cependant, les investigations ont rapidement révélé une toute autre réalité : le jeune homme était en possession de quelques grammes d’or et a refusé de se soumettre au contrôle des forces de sécurité.
Son refus d’obtempérer aurait entraîné une altercation avec le gendarme en service, qui a alors usé d’une violence excessive, rouant de coups le citoyen au point de l’ensanglanter. Une expertise médicale est attendue pour évaluer l’étendue des blessures subies par la victime.
Un gendarme face à la rigueur de la loi
Prenant l’affaire très au sérieux, le parquet de Kankan a immédiatement réagi en engageant des poursuites contre le gendarme mis en cause. Selon l’article 239 du Code pénal guinéen, toute personne coupable de coups et blessures entraînant une incapacité de travail de moins de 20 jours risque une peine de prison de 16 jours à 2 ans, assortie d’une amende allant de 500 000 à 1 000 000 de francs guinéens, ou l’une de ces peines seulement. En cas de préméditation, la peine peut être portée à 2 à 5 ans d’emprisonnement, avec une amende pouvant atteindre 2 millions de francs guinéens.
Le procureur Marwane Baldé a rappelé avec fermeté que nul n’est au-dessus de la loi, y compris les forces de sécurité. Tout en soulignant que le gendarme bénéficie de la présomption d’innocence, il a affirmé que la justice suivra son cours avec toute la rigueur nécessaire.

« Cet incident est une atteinte grave aux principes de notre justice. Les forces de l’ordre sont là pour protéger les citoyens, non pour abuser de leur pouvoir. Cette affaire sera traitée sans complaisance », a déclaré le procureur de la République.
Une affaire qui relance le débat sur les bavures sécuritaires
L’incident de Kankan soulève une nouvelle fois la question des violences policières et de l’usage excessif de la force par certains éléments des forces de sécurité. Si Namory Kéita a tenté d’induire l’opinion publique en erreur sur les circonstances de l’agression, cela ne justifie en aucun cas la brutalité dont il a été victime.
Cette affaire devrait servir d’exemple pour rappeler que le respect des droits des citoyens est une obligation non négociable. L’action rapide du parquet de Kankan traduit une volonté ferme de lutter contre toute forme d’impunité, y compris au sein des forces de l’ordre.
Le gendarme mis en cause reste pour l’instant en garde à vue, en attendant l’évolution de la procédure judiciaire. Quant à Namory Kéita, son état de santé reste sous surveillance, en attendant les conclusions de l’expertise médicale.
Cette affaire pourrait bien marquer un tournant dans la gestion des bavures sécuritaires à Kankan. Les regards sont désormais tournés vers la justice pour voir jusqu’où ira cette procédure.

Par Sambégou Diallo