La Guinée s’est abstenue lors du vote de la résolution de l’ONU concernant la désignation de la Russie comme État agresseur dans le conflit en Ukraine pour plusieurs raisons, souvent liées à sa politique étrangère et à ses intérêts stratégiques.
1. Neutralité traditionnelle : La Guinée, comme de nombreux autres pays africains, a tendance à adopter une position de neutralité dans les conflits internationaux, notamment en ce qui concerne les relations entre grandes puissances comme la Russie et l’Ukraine. Elle cherche à éviter de se prendre d’un côté ou de l’autre, préférant se concentrer sur ses propres préoccupations intérieures et la stabilité de son continent.
2. Relations avec la Russie : Historiquement, la Guinée a entretenu des relations diplomatiques et économiques avec la Russie, remontant à l’époque de l’Union soviétique. Bien que la Guinée n’ait pas nécessairement soutenu les actions de la Russie en Ukraine, elle préfère éviter de prendre des mesures trop hostiles envers un partenaire stratégique, surtout dans le contexte international complexe des grandes puissances.
3. Solidarité avec les pays du groupe des non-alignés : De nombreux pays africains, dont la Guinée, font partie du mouvement des pays non-alignés. Ce groupe défend une position d’indépendance et de non-ingérence dans les affaires des autres nations. Par conséquent, certains pays africains préfèrent s’abstenir de prendre des positions trop tranchées sur des conflits extérieurs, préférant laisser la voie ouverte au dialogue et à la négociation.
4. Préoccupations sur la souveraineté et la non-ingérence : Certains gouvernements africains peuvent percevoir la désignation de la Russie comme un agresseur comme une forme d’ingérence dans les affaires d’un autre État souverain. La Guinée, comme d’autres pays, pourrait être réticente à soutenir une action qui pourrait être vue comme une ingérence dans la souveraineté d’un pays, même dans le cadre d’une résolution de l’ONU.
En somme, l’abstention de la Guinée reflète une position pragmatique qui cherche à maintenir un équilibre entre ses relations internationales, ses engagements diplomatiques et ses intérêts nationaux.
Alpha Oumar Baldé
Analyste Politique
