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Depuis sa nomination en février 2024, Bah Oury, le Premier ministre de la Guinée, a suscité des opinions partagées sur son bilan. Voici un aperçu des éléments positifs et quelques manquements à la tête de la primature de la Guinée.
Bilan positif
1. Remise de titres fonciers : En septembre 2024, son gouvernement a remis des titres fonciers à 2 673 familles victimes de démolitions dans plusieurs quartiers de Conakry, une action qui avait été attendue depuis longtemps. Certaines de ces démolitions remontent à 1998, et d’autres à 2019.
2. Aide aux sinistrés :
Après l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Coronthie en 2023, Bah Oury a pris des mesures pour soutenir les victimes, en allouant des fonds pour leurs frais de déménagement et en offrant des allocations mensuelles aux sinistrés, ce qui a apporté un soutien direct à ces familles.
3. Plaidoyer pour l’environnement :
Il a également mené une initiative pour inscrire le Massif du Fouta Djalon au patrimoine mondial de l’UNESCO, lors de son discours à l’ONU en septembre 2024. Cette initiative a reçu un large soutien, notamment de l’Union Africaine.
4. Stabilité gouvernementale : Son gouvernement a semblé réussir à maintenir une certaine stabilité politique dans un contexte fragile après le coup d’État de 2021, et a montré une volonté de continuer à gérer la transition.
Critiques et améliorations
1. Absence de dialogue politique inclusif :
Malgré des promesses de dialogue avec les acteurs politiques et la société civile, Mr Bah Oury a été critiqué par des partis comme l’UFR (Union des Forces Républicaines) et le PEDN (Parti de l’Espoir pour le Développement National) pour son manque d’initiative en ce sens. Le dialogue inclusif n’a pas été perçu comme suffisant.
2. Non-respect du chronogramme de transition :
Plusieurs opposants, dont le PEDN, ont souligné que Bah Oury n’avait pas respecté le chronogramme de la transition politique, ce qui a retardé la mise en place d’élections démocratiques.
3. Restrictions des libertés :
Des critiques ont été formulées concernant la fermeture de médias privés et des atteintes aux libertés fondamentales. Ces actions ont été vues comme une tentative de museler les voix dissidentes et d’entraver la liberté d’expression, ce qui est une violation des principes démocratiques.
4. Critiques de l’UFR et de l’opposition :
Le manque de progrès dans l’organisation d’élections démocratiques et l’absence de mesures concrètes pour garantir un véritable processus de transition ont conduit à une forte opposition à son gouvernement. Des incidents, comme la répression des manifestations et la fermeture de certains médias, ont exacerbé ces tensions.
Le bilan de Mr Bah Oury à la Primature est contrasté. D’un côté, il a réussi à initier des actions positives pour soutenir les citoyens et préserver l’environnement. De l’autre, il a été critiqué pour son manque d’engagement envers un dialogue politique inclusif, son retard dans la mise en œuvre de la transition démocratique et des atteintes aux libertés fondamentales.
Alpha Oumar Baldé
Analyste Politique