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États-Unis: le président Trump devant le Congrès dans une ambiance tendue

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« L’Amérique est de retour » s’est enthousiasmé Donald Trump pour son premier discours devant le Congrès américain depuis son retour à la Maison Blanche, le 20 janvier. Pendant près de deux heures, le président des États-Unis s’est félicité pour son bilan. Le discours de Donald Trump mardi au Congrès américain a eu lieu dans une atmosphère de tension palpable, la division entre démocrates et républicains n’ayant rarement été aussi visible.
Donald Trump est entré dans l’hémicycle sous les vivats des républicains. Il rejoint le perchoir, serrant des mains en chemin. L’élue démocrate Melanie Stansbury, elle, brandit une feuille en papier, où il est écrit : « Ce n’est pas normal ». Rapidement, un élu républicain la lui arrache des mains. La très trumpiste Marjorie Taylor Greene porte de son côté une casquette rouge « Trump avait raison sur tout ». Ambiance.
Tandis que la moitié républicaine de l’hémicycle reprend en chœur « U-S-A ! U-S-A ! », de l’autre côté, les élus démocrates restent assis, visages fermés qu’ils vont garder pendant les presque deux heures de discours, souligne notre correspondant, David Thomson. Seule une personne a rivalisé avec le président à l’applaudimètre : son épouse Melania Trump, vêtue d’un tailleur gris anthracite et présente dans les galeries, rapporte l’Agence France presse.
« L’Amérique est de retour »
« L’Amérique a retrouvé son élan », lance dès le début Donald Trump, dont le discours a pour thème « le renouveau du rêve américain ». Loin d’appeler à l’unité, le président adopte une rhétorique sur l’offensive et s’en prend vertement à l’opposition démocrate. « C’est mon 5e discours du genre au Congrès. Et une fois encore, je regarde les démocrates devant moi et je réalise qu’il n’y a absolument rien que je puisse dire pour les rendre heureux, ou les faire se lever, sourire ou applaudir. Il n’y a rien que je puisse faire, a ironisé Donald Trump. Alors les démocrates assis devant moi, pourquoi, juste pour un soir, ne pas vous joindre à nous pour célébrer tant d’incroyables victoires pour l’Amérique ».
Les États-Unis sont « sur le point de connaître un retour en force comme le monde n’en a jamais connu et n’en connaîtra peut-être jamais plus », assure le président américain, se félicitant d’une « fierté » et d’une « confiance » retrouvée. « Nous avons accompli plus en 43 jours que la plupart des administrations en quatre ou huit ans, et nous ne faisons que commencer », a-t-il encore dit sous des applaudissements nourris d’élus républicains. Il revendique le début de mandat le plus actif et le plus réussi de toute l’histoire américaine avec 79 décrets signés et près de 400 décisions prises durant les 43 premiers jours.
Rappelant plusieurs décisions prises durant ces premières semaines, Donald Trump se réjouit de s’être retiré de l’accord de Paris sur le climat et de l’Organisation mondiale de la Santé. Il pointe aussi le fait d’avoir déclaré l’anglais, seule langue officielle, et d’avoir renommé le golfe du Mexique en « golfe d’Amérique ». Il s’est satisfait d’en avoir fini avec les politiques de diversité, ajoutant « notre pays ne sera plus woke ».
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La lettre du président Zelensky
Donald Trump a assuré qu’il a reçu une lettre de Volodymyr Zelensky, annonçant qu’il était « prêt à s’asseoir à la table des négociations dès que possible afin de se rapprocher d’une paix durable. Personne ne veut la paix plus que les Ukrainiens ». Il affirme que le président ukrainien est prêt à signer l’accord sur les minerais. « J’apprécie qu’il ait envoyé cette lettre, je l’ai reçue il y a peu. Simultanément, nous avons eu des discussions sérieuses avec la Russie et avons reçu des signaux forts indiquant qu’elle était prête pour la paix », a ajouté le président américain.
Est-ce que ça ne serait pas magnifique, interroge Donald Trump, en s’adressant aux congressistes : « Il est temps de mettre fin à cette folie, à ces tueries… et pour cela, il faut parler aux deux parties ».
Le président Trump a aussi assuré que les États-Unis allaient « reprendre » le canal de Panama, après l’annonce que deux ports détenus par le géant hongkongais Hutchison vont être cédés à un consortium américain. Il a promis de « faire la guerre aux cartels » mexicains de la drogue lors de son discours devant le Congrès, parlant d’« une grave menace » pour la « sécurité nationale » des États-Unis.
Le démocrate Al Green escorté hors du Congrès
Le démocrate Al Green, élu du Texas, s’est levé et a lancé au président « Vous n’avez pas de mandat » près de cinq minutes après le début de son discours. Sa protestation est noyée par les républicains, vent debout, qui lui intiment de s’asseoir et répètent leurs « U-S-A », « U-S-A ». Al Green refuse et, au bout de quelques minutes, est escorté hors de l’assemblée, sous les moqueries de la droite.
Lorsque Donald Trump qualifie son prédécesseur Joe Biden de « pire président de l’histoire des États-Unis », quelques sifflets se font entendre des rangs des démocrates. Écharpe, cravate rayée, ruban accroché au revers de la veste : nombre d’entre eux se sont parés des couleurs jaune et bleu du drapeau ukrainien, en signe de soutien au pays en guerre, souligne encore David Thomson, et alors que Donald Trump vient d’ordonner la mise en pause de l’aide militaire américaine à Kiev.
Des élues démocrates sont aussi vêtues de rose pour protester contre les mesures de la nouvelle administration, selon elles, nuisent aux droits des femmes. Certaines élues quittent d’ailleurs l’hémicycle, en plein milieu du discours. En partant, la démocrate texane Jasmine Crockett retire sa veste et montre son dos à Donald Trump, avec le mot « Résistez » inscrit sur son t-shirt.
Elon Musk présent et applaudi
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Au premier rang, quatre juges de la Cour suprême sont également de la partie. Alors que de nombreuses décisions de l’administration Trump font déjà l’objet de contestations en justice, la haute cour – à ancrage conservateur – ne devrait pas avoir à chômer dans les semaines et mois à venir.
Mais si Donald Trump s’attendait à un discours à guichets fermés, il aura été déçu. Certains élus démocrates, comme la figure de la gauche américaine Alexandria Ocasio-Cortez, avaient annoncé auparavant qu’ils bouderaient l’événement.
Elon Musk, chargé par Donald Trump du programme de réduction à vif de l’appareil fédéral est, lui, bien présent, assistant au discours depuis les galeries. L’homme le plus riche du monde, devenu allié du milliardaire républicain durant la campagne présidentielle de 2024, se lève depuis les galeries et se fait applaudir quelques instants.
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Quelques heures avant l’arrivée de Donald Trump, une dizaine de manifestants à l’extérieur du Capitole brandissaient des pancartes « Tenez tête à la tyrannie », ou encore « Musk doit s’en aller ». Le président américain semble comme leur répondre lors de son discours : « on ne fait que commencer. »
In Rfi