
L’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), principal parti d’opposition du pays, traverse une période de turbulence marquée par des tensions internes croissantes. Le récent écartement de deux figures de proue du parti, Malal Diallo, trésorier national, et Cellou Baldé, responsable des élections, soulève des interrogations sur la direction future de la formation politique. Ces événements révèlent non seulement des luttes de pouvoir au sein de l’UFDG, mais aussi des stratégies de contrôle et d’exclusion qui pourraient avoir des conséquences désastreuses pour le parti.
Cellou Dalein Diallo, leader emblématique de l’UFDG, semble déterminé à renforcer sa position au détriment de ses collaborateurs historiques. Alors qu’une commission de révision des statuts et du règlement du parti agit dans l’ombre, des voix s’élèvent pour dénoncer une « commission fantôme » qui pourrait être un outil de répression contre ceux jugés trop influents ou contestataires.
Ces manœuvres ressemblent à une tentative désespérée de centraliser le pouvoir entre les mains de Diallo, qui semble chercher à éliminer toute dissidence au sein de son propre camp.
Le cas de Cellou Baldé est particulièrement frappant. En plus d’être écarté, il a récemment fait l’objet d’un boycott de la part des membres du bureau exécutif de l’UFDG lors du mariage de sa fille, une décision qui ne peut être interprétée que comme une sanction collective orchestrée par la direction du parti.
Cette situation témoigne d’une dynamique de peur et de contrôle qui prévaut au sein de l’UFDG, où l’allégeance à Diallo devient le critère principal de la loyauté. Cela soulève des questions sur la santé démocratique du parti et sur la capacité de ses membres à s’exprimer librement.
Les spécialistes de la politique guinéenne observent cette évolution avec une inquiétude croissante. En divisant ainsi son propre parti, Cellou Diallo risque de miner les fondements même de l’UFDG, qui a toujours été perçu comme un bastion de l’opposition.
La gestion autoritaire des ressources humaines au sein du parti pourrait également aliéner une partie significative de son électorat, qui souhaite une représentation plus pluraliste et moins soumise à la volonté d’un leader charismatique.
La question de la direction future de l’UFDG est d’autant plus pressante qu’un appel a été lancé à Ousmane Gaoual Diallo, l’actuel porte-parole du gouvernement, pour intervenir et sauver le parti de cette dérive.
Cependant, son statut de sanctionné par Cellou Dalein Diallo complique sa position. Peut-il vraiment contribuer à réformer le parti alors qu’il est sous le joug de décisions qui semblent arbitraires et motivées par des intérêts personnels ?
L’avenir de l’UFDG semble incertain. Avec des luttes internes qui prennent le pas sur la lutte politique contre le pouvoir en place, le parti s’enfonce dans une crise d’identité.
Au lieu de se concentrer sur des enjeux cruciaux pour la Guinée, comme la démocratie, les droits de l’homme et la lutte contre la corruption, l’UFDG semble se perdre dans des querelles internes. Si cette tendance se poursuit, le risque est grand que le parti ne parvienne pas à se réinventer, sombrant ainsi dans l’abîme politique, tandis que la population guinéenne aspire à un changement véritable.
En somme, l’UFDG se trouve à un carrefour crucial.
L’absence de dialogue interne, couplée à une gestion autoritaire des ressources humaines, pourrait mener à sa désintégration. Les prochains mois seront déterminants pour évaluer si le parti pourra surmonter cette crise et retrouver sa place sur la scène politique guinéenne.
In Louramedia.com