
L’investisseur avisé, plein d’enthousiasme, ouvre la page officielle du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, s’attendant à y découvrir de luxuriants pâturages, des plaines rizicoles verdoyantes ou, à défaut, quelques chiffres prometteurs sur les potentialités agricoles du pays. Mais que nenni !
À la place, il tombe à 70% sur des comptes-rendus de réunions de cabinet, un défilé interminable de séminaires, d’ateliers et de colloques où des messieurs en chapeaux melons et redingotes discutent doctement… à l’hôtel Noom, évidemment. L’éternel Noom, ce temple de la réflexion stérile, qui semble avoir signé un contrat d’exclusivité avec tous les ministères du pays. On en viendrait presque à croire que la terre se cultive désormais entre quatre murs climatisés, au son des powerpoints soporifiques et des buffets interminables.
Désabusé, notre investisseur n’a d’autre choix que de se tourner vers Google et autres moteurs de recherche pour tenter de comprendre ce que ce pays a réellement à offrir en matière d’agriculture. Quant au community manager de cette page… une bonne paire de fessées pédagogiques ne serait pas de trop !
Abdoulaye Sankara, journaliste