Home Actualités Administration: Quand le mérite devient suspect et l’imposture banale !

Administration: Quand le mérite devient suspect et l’imposture banale !

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Il faut bien l’admettre : cette transition n’aura pas seulement amorcé une refondation salutaire de l’administration, elle aura aussi sorti de l’ombre une faune étonnante d’intellectuels en carton venus de la diaspora, bardés de diplômes aussi faux qu’imprimés à la va-vite, et qui ne résisteraient même pas à une vérification orthographique. Des « experts » autoproclamés en tout et en rien, aussi à l’aise devant un micro qu’en panique devant une équation élémentaire, dont la seule véritable compétence est l’art de dissimuler leur incompétence derrière des sigles ronflants et des CV cousus de fil blanc.
Heureusement, dans cette jungle administrative, quelques esprits brillants tiennent encore la dragée haute à la médiocrité ambiante. Prenez, par exemple, l’ancien ministre des Transports sous Lansana Kouyaté ou encore l’actuel directeur général de la SOGUIPAMI — honneur à Mamou, la ville cosmopolite — : des hommes dont le parcours impose respect et admiration, même chez les plus exigeants. À ce rythme, ce n’est pas un audit qu’il leur faudrait, mais une convocation… pour excès de diplômes ! Tant leurs compétences réelles tranchent avec la cacophonie intellectuelle ambiante.
Ironie du sort : là où les imposteurs paradent comme modèles, les véritables têtes bien faites finissent presque par déranger. Et pourtant, une bonne situation professionnelle ne fait pas oublier une mauvaise, elle l’élève. À condition, bien entendu, qu’elle repose sur le mérite, le vrai.

Abdoulaye Sankara, journaliste