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Cardinal Robert Sarah : immigration, vérité et responsabilité !

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Cardinal Robert Sarah : immigration, vérité et responsabilité !

Contrairement à certaines lectures superficielles relayées par une partie des médias occidentaux, particulièrement lorsqu’il est question de succession pontificale, le Cardinal Robert Sarah, dont la stature intellectuelle, spirituelle et morale en fait un candidat naturel, ne s’inscrit nullement dans une logique de rejet ou d’exclusion des migrants. Le caricaturer en voix conservatrice hostile à l’immigration est non seulement réducteur, mais fondamentalement faux.
La vérité est ailleurs. Elle se trouve dans ses grands ouvrages tels que « Dieu ou rien » (2015), « La force du silence » (2016) ou encore « Le soir approche et déjà le jour baisse » (2019). Dans ces écrits, le Cardinal propose une vision exigeante, profondément enracinée dans la foi chrétienne et la sagesse africaine. Il ne condamne pas l’immigration, mais dénonce l’illusion d’un exil salvateur, devenu une industrie cynique au service des puissants.
« L’avenir de l’Afrique ne se trouve pas en Europe, mais en Afrique. C’est sur son propre sol que l’Africain doit bâtir son avenir. » (Le soir approche et déjà le jour baisse, Fayard, 2019)
Pour le Guinéen Robert Sarah, l’immigration de masse n’est pas une solution, mais un symptôme : celui d’un continent pillé, affaibli par la corruption, abandonné par ses élites, et désormais vidé de sa jeunesse. Cette jeunesse que l’on décourage de rêver, que l’on pousse à partir, et dont on détruit la foi dans sa propre terre.
Le Cardinal guinéen appelle à un réveil des consciences africaines, à un refus du fatalisme, à la reconstruction des sociétés de l’intérieur. Il plaide pour que les chrétiens, les politiques et les intellectuels unissent leurs forces pour aider les peuples à vivre dignement chez eux, et non à survivre ailleurs. Il s’agit d’une solidarité enracinée, et non d’un humanitarisme désincarné.
« Une civilisation sans foi est une civilisation qui se suicide. L’Europe n’a plus de force pour accueillir, car elle n’a plus de foi. » (La force du silence, Fayard, 2016)
Cette position n’a rien d’un repli identitaire. Elle est lucide, courageuse et prophétique. Elle renvoie chacun à ses responsabilités : l’Afrique à son devoir de renaissance, l’Europe à son devoir de vérité, et l’Église à son devoir de lumière.
Accuser le Cardinal Robert Sarah d’être « anti-immigration », c’est refuser d’écouter la voix d’un homme qui connaît la douleur de l’exil, l’exigence de la foi, et la richesse des racines. Sa pensée nous oblige à sortir du confort idéologique pour aller vers la vérité, même lorsqu’elle dérange. Il ne rejette pas les migrants : il rejette le mensonge qui consiste à croire que partir suffit à être sauvé.
Avant de juger sa position, il faudrait commencer par écouter attentivement ce qu’il dit. Et, au-delà de cela, il faut comprendre ce qu’il cherche à préserver : l’Afrique, l’humanité, et Dieu. Ce que vient de faire cette rubrique intitulée « Apprendre avant de savoir ». Nous, tout comme les médias occidentaux, n’avons pas de rôle dans la désignation du pape, mais il est de notre devoir, voire de notre obligation morale, et même chrétienne ou musulmane, de clarifier la position de cet éminent homme de Dieu sur la question de l’immigration.

Abdoulaye Sankara, journaliste