
Le procès de ce massacre avait notamment abouti à la condamnation de Moussa Dadis Camara à vingt ans de réclusion. Ce dernier a été gracié en mars par Mamadi Doumbouya.
Moussa Dadi Camara avait été condamné le 31 juillet 2024 à vingt ans de prison pour crimes contre l’humanité lors du procès du massacre du 28 septembre 2009. © Cellou BINANI/AFP
Moussa Dadi Camara avait été condamné le 31 juillet 2024 à vingt ans de prison pour crimes contre l’humanité lors du procès du massacre du 28 septembre 2009. © Cellou BINANI/AFP
Lors d’une cérémonie à Conakry présidée par le ministre de la Justice, Yaya Kairaba Kaba, neuf personnes ont reçu chacune un chèque dont les montants n’ont pas été communiqués. Au total, ce sont 334 victimes du massacre du 28 septembre 2009 qui devront recevoir des indemnisations, selon un calendrier non défini.
« Je peux pousser un ouf de soulagement. Durant ces 15 dernières années, j’ai longtemps cru qu’on n’y arriverait pas, mais aujourd’hui c’est fait », a dit Asmaou Diallo, présidente de l’Association des victimes, parents et amis du 28 septembre (Avipa).
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Le ministre a qualifié cette décision de « haute portée historique ». Selon lui, elle matérialise la volonté du chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, de « permettre à [nos] concitoyens victimes de ces atrocités de pouvoir enfin se remettre de leurs douleurs aussi bien physiques que psychologiques ».
12 millions d’euros débloqués
En mars, la junte au pouvoir avait annoncé avoir débloqué 119 milliards de francs guinéens (12 millions d’euros) pour financer les indemnisations ordonnées par le juge pour les victimes. Celles-ci vont de 200 millions de francs guinéens (plus de 20 000 euros) à 1,5 milliard de francs guinéens (plus de 160 000 euros), selon les cas.
Le 28 septembre 2009, au moins 156 personnes avaient été tuées, par balle, au couteau, à la machette ou à la baïonnette, et des centaines d’autres blessées dans la répression d’un rassemblement de l’opposition dans un stade de Conakry et ses environs, selon le rapport d’une commission d’enquête internationale mandatée par l’ONU. Au moins 109 femmes avaient été violées.
Les exactions, dont les chiffres réels sont probablement plus élevés, ont continué plusieurs jours contre des femmes séquestrées et des détenus torturés, durant ce qui est considéré comme l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire contemporaine de la Guinée.
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En août 2024, au terme d’un procès très attendu dans le pays, huit personnes, dont Moussa Dadis Camara (2008-2010), ont été condamnées à des peines allant jusqu’à la perpétuité. Condamné pour crimes contre l’humanité, l’ex-chef de la junte a été gracié en mars dernier par Mamadi Doumbouya, suscitant la consternation de l’opposition et des victimes.
Avec AFP