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Le Sénégal se dote d’un supercalculateur

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C’est en juin prochain que le Sénégal recevra le supercalculateur acheté à la société française Atos. Une machine d’un Pétaflop, qui sera le plus puissant supercalculateur en fonction en Afrique sub-saharienne. La Côte d’Ivoire l’an dernier et l’Afrique du Sud en 2016 se sont, eux aussi, dotés de supercalculateur. Des machines qui permettent un bond en avant, non seulement pour la recherche scientifique, mais aussi pour l’économie.
Depuis quelques années, ils sont devenus les symboles de la modernité et de la puissance technologique. Les supercalculateurs sont des machines à tout faire. Industrie, santé, agriculture, exploration pétrolière, ou encore changement climatique, ils permettent d’analyser des milliards de données. La machine acquise par le Sénégal est fabriquée par le français Atos. Elle possède une puissance d’un pétaflop.
Explications avec Francis Meston, le directeur exécutif d’Atos pour le Moyen-Orient, la Turquie et l’Afrique. « Pour vous dire ce que cela représente, cela veut dire qu’un tel ordinateur est capable de lire un million d’ouvrages en une seconde ! »
Le supercalculateur sénégalais sera le plus puissant installé en Afrique sub-saharienne. Bien évidemment, il ne s’agit pas de lui faire lire des ouvrages, mais d’effectuer des simulations. Que ce soit pour l’industrie, l’agriculture ou la météo, les simulations assistées par ordinateur font gagner des années de travail.
Maryteuw Niane est le ministre sénégalais de l’Enseignement supérieur.
« Il va nous permettre de prendre des décisions autour des questions liées à l’agriculture, celles qui ont trait aux crues et à la gestion de l’eau, autour des questions d’érosion côtière. Vous savez que nous avons un problème sérieux à Saint Louis, avec la brèche de la langue de barbarie. Ce sont aussi les questions de changement climatique… mieux connaitre leur impact, pour pouvoir apporter des solutions d’atténuation. »
Avec ce supercalculateur, les Sénégalais deviennent autonomes. Le Centre national de calcul scientifique de Diamniadio qui accueillera la machine, pourra bientôt puiser dans un vivier de chercheurs formés au Sénégal.
Maryteuw Niane : « Nous allons, dès la rentrée 2019, mettre en place plusieurs masters… en intelligence artificielle, en big data; en cyber-sécurité, en génétique moléculaire, en calcul scientifique, modélisation et simulation numérique. »
L’écosystème scientifique qui se met en place, se doublera d’un écosystème entrepreneurial. Car le supercalculateur va attirer les entreprises qui pourront louer du temps de calcul pour développer leurs produits.
Francis Meston. « Autour de cette machine, vous avez les centres de recherche, les startups qui peuvent l’utiliser, les industriels et les entreprises. Le mot clé, c’est le mot « écosystème », à la fois créateur de croissance économique et créateur d’emplois. Et surtout, il existera une capacité à fixer les savoir-faire locaux et à attirer les compétences. »
La machine coûtera environ 15 millions d’euros, soit près de dix milliards de FCFA. Un prix qui inclut le coût de développement des filières scientifiques nécessaires à son fonctionnement. L’argent est prêté par la France.
Rfi