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Un jeune militant de l’Ufdg qui a subi des tortures en 2015, raconte sa mésaventure

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Un jeune militant de l’Ufdg, Mamadou Hafidjiou Diallo, explique sa mésaventure suite à des tortures qu’il a subies de la part des forces de sécurité en 2015, lors des élections présidentielles.

Mais, par la garce de Dieu, le jeune militant chevronné de l’Ufdg à Télimélé n’a pas perdu sa vie. Et dès qu’il a recouvré sa liberté, il a pris tangente pour sortir définitivement de la Guinée. Car, il était vraiment traumatisé. Et même sa famille n’a pas été épargné de ces agissements des forces de sécurité qui ont violé sa sœur et tué aussi un de ses frères.

Voici ce que ce jeune a raconté de sa vie carcérale suivie des tortures que les forces de sécurité lui ont infligé tout en violant aussi sa petite sœur :

‘’Dans la nuit du 08 octobre 2015 vers 23 heures, un groupe de gendarmes a débarqué dans notre domicile suite aux signalements des responsables de mon quartier qui m’avait déjà pris pour cible. Une fois dans la maison, ils nous ont dit qu’ils allaient tous nous éliminer sans exception. Ils avaient une liste à porter de main comportant plusieurs noms de militants de l’UFDG qu’ils citaient et dont j’en connaissais certains.

Un gendarme s’est ensuite jeter sur ma sœur en s’enfermant dans une des chambres pour la violer et mon frère aîné DIALLO Oumar vite énervé, s’est fait abattre en voulant empêcher le viol. Ma femme et mes deux enfants étaient quant à eux enfermés dans les toilettes. J’ai été brutalisé, humilié, ligoté avant d’être embarqué avec ma sœur comme des criminels. Ils nous ont envoyé dans un endroit très éloigné de mon quartier dans une maison abandonnée dans laquelle ils enfermaient et torturaient des militants innocents dans la préfecture de Coyah.

Là-bas chaque matin aux environs de 6 heures du matin, deux hommes venaient nous torturer en versant de l’eau sur nous pour ensuite nous battre avec des tuyaux comme des animaux. Ils nous demandaient de quitter le parti de l’UFDG au risque de nous abattre.

Chaque jour c’était pratiquement la même chose, et les soirs ma sœur était amenée dans une autre pièce pour ensuite être violée tout en hurlant. Ils nous disaient qu’on allait tous mourir et que les peuls n’étaient pas des citoyens guinéens. Ils nous donnaient une fois à manger par jour et c’était le restant de leur diner.

Nous avons failli mourir à cause des conditions de vie de cet endroit insalubre. C’est seulement à notre 10ème jour que leur chef Rambo est venu nous dire de payer une somme de 25 millions pour sortir de cet endroit insalubre. C’est par le biais de son téléphone que j’ai enfin au 13ème jour pu contacter mon oncle DIALLO Amadou Bobo, qui à son tour a diffusé l’information sur mon sort à mon comité de base pour qu’enfin ma sœur et moi soyons relâchés le 30 Octobre 2015.

Après cette sortie conditionnelle, ma femme m’a conseillé d’arrêter la politique au risque de perdre ma vie, ma réponse était que je ne pouvais plus reculer car il fallait continuer le combat jusqu’à l’instauration d’un Etat de droit. Mais pour une question de sécurité, j’ai décidé de quitter Conakry pour me rendre à Télimélé, le 10 novembre 2015 afin de me soigner et de trouver refuse.

Malheureusement ce fut un séjour à court terme car ne pouvant s’empêcher de reprendre mes activités politiques dans cette ville après mon rétablissement bien sur j’ai eu auprès de moi un compagnon de lutte mon neveu DIALLO Alpha Oumar qui est le président de la jeunesse de cette ville et militant de l’UFDG. Nous avons donc commencé à sensibiliser et à mobiliser les jeunes pour une adhésion massive au sein de l’Ufdg en organisant un match de football.

Au sein de l’UFDG en organisant un tournoi de football et des journées culturelles dans lesquelles nous parlions des différents programmes et objectifs de l’UFDG. Ce qui fut un énorme succès, car de nombreuses personnes ont adhéré au mouvement. Suite à cela j’ai été l’objet d’une tentative d’arrestation par les autorités locales de cette ville et j’ai été contraint de fuir la ville de Télémélé et rentrer à nouveau à Conakry le 24 décembre 2015.

Une semaine après mon arrivée à Conakry, mon père et mes frères font l’objet d’une arrestation arbitraire le 31 Décembre 2015 et je n’ai pas leur nouvelle depuis ce jour.

Ma dernière arrestation fut le Dimanche 07 août 2016 quelques jours avant la manifestation du 16 août 2016 organisée par l’opposition pour dénoncer la mal gouvernance, l’injustice, l’insécurité, le chômage orchestrés par Alpha Condé.

Pendant que nous étions une vingtaine de militants à se réunir dans l’après-midi à discuter de l’organisation de cette manifestation dans la concession de notre secrétaire général BARRY Algassimou, un véhicule rempli d’hommes en uniforme a débarqué sur les lieux en complicité du chef secteur pour m’arrêter avec trois autres membres de mon comité ainsi que mon frère DIALLO Alpha sans aucune raison. Nous avions été embarqués et conduit au PM3 de Matam la plus grande prison de cette commune. Ils ont pris mon frère Diallo Alpha et deux autres pour les envoyer dans une autre prison dont j’ignore les lieux.

J’ai été torturé pendant une semaine, ils m’accusaient de cacher des armes à feu dans notre quartier qu’on devrait utiliser lors de la manifestation à venir selon eux alors que je n’ai jamais touché à une arme durant toute ma vie. Ils ont monté un dossier afin de me transférer à la maison centrale de kaloum (Sureté).

C’est le 15 août qu’un gardien nommé Ibrahim BANGOURA qui est le jeune du tonton Alseny BANGOURA un ami de mon père avec qui il exerçait le commerce au marché de Madina, est venu me dire que dans quelques heures, je serais évadé andestinement. Je l’ai entendu dire à mon oncle que la mission était accomplie, mon oncle avait payé mon évasion.

Nous étions trois prisonniers à s’évader car si j’étais seul, ils auraient pu facilement soupçonner. Nous avons pu sortir de la prison, et le gardien m’a dirigé vers un taxi qui était à quelques mètres qui m’attendait. Une fois dans le taxi, il y avait mon oncle qui m’a ensuite demander si je n’avais pas été victime de tortures. Je lui ai répondu que si je n’étais pas sorti aujourd’hui j’allais être transféré le lendemain à la sureté.

Il m’a ensuite remis une somme de 5 millions et m’a conseiller de quitter Conakry pour Bamako le lendemain très tôt le matin.

J’ai quitté Conakry le 16 août au environ de 5h00 du matin pour arriver à Bamako dans la soirée du 18 août 2016’’, relate Diallo Mamadou Hafidjiou.