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Guinée: voici quelques articles de la semaine du journal, le Populaire (rendez -vous dans les kiosques)

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SOS imam N’ko en danger!

La sanction infligée le 10 juin 2019 à l’imam Nanfo Ismaël Diaby par les représentants du Secrétariat général des Affaires religieuses dans la région de Kankan est suffisamment coercitive pour cet érudit musulman reconnu coupable de conduite de prière publique en langue N’ko. Mais selon nos informations, l’imam et (les membres de) sa cour font toujours l’objet d’invectives et de menaces d’un genre tout à fait nouveau. SOS !

Les responsables administratifs à tous les niveaux devraient prendre des dispositions pour faire prévaloir la laïcité de l’Etat guinéen en accordant urgemment une protection à l’Imam Diaby de Kankan contre toute violation de son intégrité physique. C’est un devoir. C’est même une obligation pour l’Etat d’assurer la sécurité de tout membre des minorités religieuses ou sectes, et de tout autre citoyen issu de la majorité, qui emprunte une nouvelle voie ou exprime des opinions contraires à celles admises dans une pratique cultuelle.

Abandonner l’Imam de Kankan à la merci de ceux qui le traitent de tous les noms d’oiseaux, sans le protéger contre d’éventuelles agressions venant des intolérants, équivaudrait à adopter une posture de non-assistance à personne en danger. Ce serait contraire à la décence.

La loi en vigueur dans ce pays commande à être lucide en faisant respecter les droits du citoyen et imam, Nanfo Ismaël Diaby, bien qu’il persiste – selon nos informations – à fouler aux pieds les principes et les règles de la prière musulmane en continuant à formuler en N’Ko.

C’est son droit. Il peut même changer sa manière de voir le monde, s’il le souhaite. Mais il reste un citoyen guinéen.

Vis-à-vis de lui, l’Etat guinéen a le devoir de ne pas laisser faire les extrémistes qui le blâment et l’invectivent.

Il doit montrer à tous que depuis des siècles en région forestière, en Basse Guinée, dans le Fouta-Djalon et en pays Malinké, les pratiquants de la religion musulmane connaissent souvent des contradictions internes dans ’interprétation des postures ou des rituels entre sunnites qadiriyas, tidjanes, wahhabites, et tout récemment chiites, mais ils les règlent sans porter atteinte à l’intégrité physique de leurs coreligionnaires. Aussi, ils cohabitent en paix avec les adeptes du syncrétisme religieux. Et ils ont toujours eu du respect et de la considération pour les habitants des îlots chrétiens que l’on rencontre un peu partout en Guinée.

Cet islam humain et bienveillant ne doit pas être déstabilisé.

Nous ne sommes pas en république islamique ici en Guinée. Prier dans la langue du Coran ou pas, avec une parfaite ou approximative prononciation des sourates et versets, yeux ouverts ou fermés, bras ballants le long du corps ou croisés sur la poitrine, l’essentiel c’est la dévotion. Car, dans cette affaire de foi, seul Dieu saura reconnaître les siens.

Subséquemment, si l’Imam Diaby tient à sa voie et à sa formule, prime doit être toujours accordée à la liberté de croyance et de conviction. Cela dit, il revient à l’Etat guinéen d’assurer la protection de l’ordre laïc (comme le réussissent si bien le Maroc et le Sénégal). A lui aussi le devoir de prendre des mesures appropriées pour éviter

ou contenir d’éventuelles tensions entre partisans de l’obligation de faire prier

la communauté musulmane en langue arabe et ceux qui s’arrogent maintenant le droit de sortir de ce canevas mentionné dans le Saint Coran pour adopter la trouvaille N’ko et, au cas où la secte arrivait à connaitre un succès retentissant et prenait une dimension dépassant les frontières kankanaises, placer l’Imam Diaby au rang de chef religieux incontournable dans la vie socioculturelle guinéenne.

Quelque soit les circonstances qui contraignent l’Etat, les gardiens de la laïcité doivent rester inébranlables dans leur soutien en faveur de la liberté de croyance et à contrer la haine fondée sur les préjugés en matière de pratique cultuelle. En partant du fait que toutes les principales pratiques religieuses du monde actuel ont connu un début difficile avant de se répandre dans les quatre horizons de la terre. Les chiismes et les sectes de tout acabit aussi. La preuve ? Le christianisme ne s’est pas éteint définitivement sur le calvaire du chemin de croix. Idem pour l’islam pendant sa période de l’hégire.

Par Diallo Alpha Abdoulaye (Le Populaire

Le GPT de Kassory Fofana renait des cendres, mais de quelle manière !

L’an dernier, le parti dénommé Guinée pour tous (GPT) s’est fondu au Rpg Arc en-ciel lors d’un événement grandiose célébré par la mouvance présidentielle. A titre de récompense, son leader Ibrahima Kassory Fofana avait obtenu le poste qu’il occupe actuellement au Premier ministère. Son vice-président Ibrahima Sory Sow avait lui été récompensé par le siège qu’il tient actuellement dans le bureau exécutif du parti au pouvoir. Contre toute attente, cette formation politique tente de renaître des cendres sous l’appellation «provisoire » : GPT-renouveau ! Un peu comme si les tenants de ce mouvement dit de «renaissance» étaient en parfaite intelligence avec leur leader Alpha Condé (qui est toujours le chef du parti malgré qu’il ait revêtu le manteau de chef de l’Etat) et l’actuel Médiateur de la République Mohamed Said Fofana (ancien Premier ministre issu des rangs du GPT). La preuve par cent est qu’une première réunion a eu lieu à Conakry. Puis, une seconde, une troisième, etc. Ces différents rassemblements ont permis à la fameuse « Cellule de coordination » mise en place à cet effet d’acter la « révision expresse des statuts de l’ex-GPT » dans l’objectif de donner un modèle actualisé au parti en régénération.

Depuis, des réunions et des travaux en commission s’organisent, sans qu’aucune autorité administrative n’ose lever le petit doigt pour rappeler le règlement en la matière. Toute chose qui laisse croire que le locataire de la Primature, les orateurs du Rpg Arc-en-ciel et le bouillant ministre de l’Administration du territoire, qui ne pipent mot, consentent.

Par Le Populaire

Le Rpg Arc-en-ciel se fait peur: le projet de nouvelle constitution en péril ?

Le Front national pour la défense de la constitution (Fndc) est-il entrain de «préparer un coup d’Etat avec des éléments de l’armée et un soutien étranger»? Samedi 15 juin 2019 au siège du Rpg Arc-en-ciel, le député Mohamed Lamine Kamissoko a laissé entendre du haut de la tribune officielle que les membres du Fndc seraient soutenus par des étrangers et une partie de l’armée régulière qui attendraient que la situation dégénère pour s’emparer du pouvoir exécutif en Guinée. Une nouvelle accueillie dans les milieux opposés au changement de constitution comme la confirmation de la volonté du régime de favoriser le maintien du chef de l’Etat au palais après la fin de son mandat en 2020.

Par Le Populaire

Diallo Alpha Abdoulaye

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