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Dr Ousmane Kaba invite le gouvernement à pourchasser les pro-3e mandat…, extrait du journal , Le Populaire

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Dr Ousmane Kaba invite le gouvernement à pourchasser les pro-3e mandat

Le président du Parti des démocrates pour l’espoir (Pades) dénonce le recul démocratique. Dr Ousmane Kaba fait constater l’attitude de deux poids, deux mesures du régime qui protège les pro-3e et de l’autre, réprime les anti-3e mandat. Toutefois, il invite le Front national pour la défense de la Constitution (Fndc) dont il fait partie à recourir désormais à un large consensus avant de publier toute liste de fossoyeurs de la Constitution. Et à cette allure du processus électoral, il doute de la tenue des législatives cette année, met en garde sur les risques de glissement au-delà de 2020 non sans mettre au défi le régime Condé qu’il dit «incapable», depuis 9 ans, de «relier même deux villes guinéennes par le goudron».

Le Populaire : Les forces vives de la nation se sont constituées en Front national pour la défense de la Constitution (Fndc) le 4 avril 2019 et dont vous faites partie. Expliquez-nous ?

Dr Ousmane Kaba : Le Fndc s’est mis en place en réaction à des velléités et des syndromes d’un 3e mandat. La Constitution de 2010 prévoit en son article 27 que le président de la République est élu pour un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois. C’est ce qu’ils ont en train de remettre en cause aujourd’hui. Devant l’impossibilité de vouloir modifier les intangibilités, ils ont commencé à parler de la mise en place d’une nouvelle Constitution. Qui, selon les indiscrétions, prévoit deux mandats de 6 ans et un vice-président ainsi que des candidatures indépendantes aux élections nationales. L’objectif de la nouvelle Constitution est de permettre un 3e mandat. C’est dans ce cadre qu’il y a eu le front regroupant toutes les forces vives de la nation pour s’opposer à la nouvelle Constitution.

Quelles ont été les actions menées ?

Le front est une organisation hétéroclite qui comprend à la fois les partis politiques, la Société civile et le syndicat, etc. Quand vous avez un tel conglomérat d’organisations diverses, les moyens de lutte sont différents. Au niveau des partis politiques, nous avons fait notre travail de sensibilisation en expliquant aux populations les tenants et les aboutissants d’un 3e mandat. Parallèlement, il y a eu des tentatives de descente sur le terrain pour des marches et ou des meetings qui ont été interdites et stoppées. Alors qu’en même temps, lorsque c’est les organisations qui encouragent le changement de la Constitution, leurs marches et meetings sont tolérés par les pouvoirs publics. Il y a eu des échauffourées presque dans toutes les grandes villes de la Guinée. Malheureusement, le cas le plus récent à Nzérékoré, il y a eu un mort.

Que pensez de la publication de la liste des fossoyeurs de la Constitution ?

Personnellement, je dois dire que je n’ai pas été associé à la publication de la liste. Mais, c’est un élément qui rentre dans la lutte contre le 3e mandat. Je n’étais pas là. La dernière réunion à laquelle j’ai participé n’était même pas sur agenda. L’objet c’est de mettre en garde les principaux responsables qui mettent en mal la stabilité de la Guinée.

Deux listes de 35 personnes dont deux avocats, le sénégalais, Me Boucounta Diallo et le français, Albert Bourgi ont été publiées par le Fndc. Quels sont les critères qui ont servi à leur élaboration ?

Je suis un peu mal à l’aise pour commenter puisque je n’ai pas participé à la décision. Je vais quand même attirer l’attention de tout le monde qu’il faut un large consensus pour ça.

Un mort a été enregistré à Nzérékoré. Selon vous qu’est-ce qui a provoqué les violences?

Nous regrettons profondément ce qui est arrivé puisque ça ne devait pas arriver en Guinée. Nous sentons bien qu’il y a des restrictions des libertés publiques. Depuis très longtemps, nous voyons les indices. Le gouvernement n’autorise plus les partis politiques. Tellement l’administration était de mauvaise foi qu’à la naissance du Pades, il a fallu que nous traînions le gouvernement devant la Cour suprême où nous avons eu raison. Et puis, après, nous avons obtenu l’agrément du parti. Le gouvernement n’accorde plus d’autorisations pour les radios libres. La presse est en pleine restriction. C’est un très grand recul démocratique. Sinon, le président de la République a dit publiquement que c’est au peuple de s’exprimer dans un sens ou dans un autre. Nous notons seulement sur le terrain, que les mouvements pro 3e mandat ne sont pas inquiétés. Tandis que les mouvements anti 3e mandat sont réprimés. C’est une situation que nous déplorons. Alors que ce sont ceux qui sont contre un 3e mandat, qui sont dans la légalité de la Constitution actuelle. Donc, ce sont les promoteurs qui devraient être pourchassés. Nous regrettons cette violence parce que nous devrons être capables de faire des débats politiques sans qu’il y ait de la violence dans le pays. La stabilité et la quiétude c’est très important.

Le Front accuse le député Damaro Camara et le ministre Bantama Sow d’avoir provoqué l’affrontement en appelant à traquer les membres du Front partout où ils se trouvent. Est-ce que c’est lié?

Ce qui est sûr les appels à la violence par les hommes publics mènent toujours à la violence. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles la Cpi intervient pour mettre en garde ceux qui prônent la haine spécifiquement les hommes politiques qui sèment les germes de la violence. Ce sont des propos qu’on ne devrait pas pouvoir tenir dans ce pays-là.

Vos collègues de l’opposition accusent la Ceni de connivence avec le gouvernement dans la conduite de la procédure de recrutement de l’opérateur. Qu’en pensez-vous?

Je n’avais pas assisté, là aussi, à la réunion. Peut-être qu’il y a eu un manque d’explication. Mais, en réalité, il ne s’agit du recrutement d’un nouvel opérateur, mais d’acheter un logiciel de traitement de la base des données du fichier.

A cette allure, pensez-vous qu’on puisse aller aux législatives en 2019?

Je commence à avoir des doutes parce que la Ceni ne peut que proposer un calendrier. Et que c’est au gouvernement de faire les décaissements nécessaires pour que la Ceni puisse avoir sa vitesse de croisière. Par le passé, nous savons que le gouvernement traine les pieds chaque fois qu’il faut décaisser de l’argent. Ensuite, la Ceni est obligée de revoir le chronogramme qui est proposé. C’est ça le schéma du glissement. J’ai bien l’impression qu’on commence déjà à glisser.

Risquons-nous un syndrome congolais?

Le concept de 3e mandat a trois facettes. La première chose c’est modifier la Constitution. Si cela ne passe pas, on fait la 2e étape qui consiste à introduire une nouvelle Constitution. Si cela aussi ne marche pas, la 3e facette consiste à laisser glisser les différentes élections qu’on appelle le syndrome Kabila. J’ai bien l’impression que le gouvernement est en train de tâter de tous les côtés.

Peut-on donc s’attendre à un couplage entre les législatives et les présidentielles en 2020?

Je pense que c’est une très mauvaise idée parce qu’il faut savoir que le mandat des députés est échu depuis très longtemps. J’ai été le seul député à avoir renoncé à siéger à l’Assemblée nationale. J’avais attiré l’attention de tous les collègues qu’il fallait se retirer parce que nous n’avons plus le mandat du peuple. Les députés de l’opposition ont préféré sauvegarder leur intérêt personnel. Aujourd’hui, notre Assemblée nationale est illégitime parce qu’elle siège par la volonté d’un décret du président de la République. Ce qui est un mélange de genre puisque le pouvoir Exécutif et le pouvoir Législatif sont tous élus par le peuple de Guinée. C’est une anomalie de la démocratie. Si en 2020, le président de la République, ne respecte pas aussi son échéance ça va être difficile. Et les députés n’auront pas la légitimité nécessaire pour empêcher ce glissement de calendrier électoral. C’est l’un des handicaps en termes d’actions du Front national pour défendre la Constitution.

Vous avez quitté le parlement parce que vous ne vouliez pas cautionner la violation de la loi. Êtes-vous à l’aise d’être avec « les députés périmés» dans la lutte contre le 3e mandat?

On peut toujours continuer à travailler ensemble. Je veux simplement dire que cela réduit la crédibilité. On n’a pas besoin d’avoir les mêmes points de vue sur tous les problèmes. Ce qui nous réunit c’est empêcher un 3e mandat.

Quelle lecture faites-vous de l’économie guinéenne?

Ces dernières années, nous avons eu un taux de croissance élevé qui est brandi actuellement par le gouvernement. C’est à la fois vrai et faux. C’est vrai dans le sens que c’est un taux de croissance qui vient du Produit intérieur brut (Pib). Généralement, on le fait en Afrique par manque des statistiques. Le Pib est un concept géographique. Cela concerne l’ensemble des richesses produites en Guinée d’une année par rapport à l’autre. Mais, cette richesse n’appartient pas aux guinéens. Nous aurions dû calculer l’autre concept qui est le Produit national brut (Pnb) qui est la richesse appartenant aux guinéens.

La croissance économique est, en grande partie, tirée par l’exploitation de la bauxite. Qu’en est-il dans la réalité?

J’ai souvent dit que la bauxite ne va pas permettre le développement de la Guinée parce qu’il ne consiste qu’à ramasser la terre rouge que j’appelle le pacte colonial. Les pays qui n’ont pas de bauxite, mais qui ont eu l’idée d’usines d’alumine tirent profit de notre bauxite plus que nous. D’abord, en termes des taxes et des redevances, il n’y a pas une grande contribution du secteur minier notamment bauxitique dans le budget de l’Etat. A part la Cbg, pratiquement ces entreprises ne paient pas grand-chose à l’Etat guinéen. Malheureusement, la seule usine d’alumine, Friguia, que nous avons date de 1955 sous la période coloniale. Le gouvernement a adopté une très mauvaise stratégie qui consiste à exporter la matière à l’Etat brut. Premièrement, l’Etat ne gagne rien. Deuxièmement, ça crée très peu d’emplois. En réalité, ça ne crée que des emplois de chauffeurs, de machinistes. Malheureusement, les emplois sont créés dans les autres pays qui transforment en alumine puis en aluminium notre bauxite. Ça tire très peu la production agricole parce que la consommation des entreprises bauxitiques est consacrée sur les importations. Par exemple, si toutes les entreprises consommaient du riz local, on pouvait dire que ça tire la production locale. Mais, ce n’est pas du tout le cas. Pratiquement, tout est importé. Le dernier c’est la sous-traitance qui ne concerne qu’en réalité que les camions qui transportent la bauxite. Là aussi, l’impact est minime sur l’économie guinéenne.

Quel est impact sur l’environnement?

Cela provoque des dommages à l’environnement. Vous avez des milliers de villageois qui sont déplacés. Les terres cultivables se font rares. Les rivières tarissent. Ces milliers de villageois retombent dans une plus grande pauvreté encore qu’avant. La production agricole est handicapée. L’air est pollué et la vie des milliers de personnes est affectée. La destruction du couvert végétal provoque aujourd’hui la sécheresse. Nous sommes le 21 juin 2019 (jour de l’interview, ndlr), il n’y a pas des grandes pluies jusqu’à présent. Nous assistons à un changement climatique accéléré. Même s’il y a le changement global sur la terre, ça va plus vite en Guinée qu’à ailleurs. L’une des raisons, c’est le déboisement sur des grandes surfaces dans la région de Boké au nord de la Guinée. Ce qui est en train d’impacter directement au niveau de la pluviométrie à Conakry et au niveau de l’agriculture dans notre pays.

L’érection de Boké en zone économique spéciale (ZES) n’est-elle pas la solution?

Je ne vois absolument rien de spécial à Boké si ce n’est pas les entreprises bauxitiques. Il n’y a pas d’installation d’unités industrielles autres que ça. Il n’y a pas d’usines de chaussures, de textiles ou bien d’usines de tomates en grande quantité pour créer des emplois et qui ne paient pas d’impôts pour encourager l’implantation des usines. C’est ce qu’on appelle zone économique. Ici, c’est juste un jeu des mots qu’on emploi pour détaxer les entreprises bauxitiques qui prennent pourtant la richesse guinéenne. Quelques soit les régimes de défiscalisation, les entreprises devraient payer des redevances minières. Ce qui n’est pas le cas. Donc, la Guinée est en train d’être décimée pour rien.

Quel est votre constat sur les infrastructures?

Ce gouvernement n’a pas été capable en 9 ans de relier par une route goudronnée deux villes guinéennes. D’ailleurs, ils n’ont pas été capables de mettre le goudron sur la route Conakry-Kindia. Il n’y a pas des routes, ni en Moyenne Guinée, ni en zone forestière à plus forte raison en Haute Guinée. Malgré qu’on a, soi-disant, dépensé plus de 2 milliards de dollars. Je ne sais pas où est parti cet argent parce qu’au minimum ça signifie 2000 kilomètres de route à raison de 1 millions par kilomètre. A par ça, il y a le chemin de fer qui a été saboté en 2011. On se rappelle tous que le président Lula du Brésil était venu ici pour poser la première pierre. On nous a expliqués que l’écart entre les rails était d’un mètre et qu’il fallait faire 1m 40. C’était un argument pour arrêter le chemin de fer Conakry-Kankan. Depuis lors, personne n’en parle plus.

Admettez-vous quand même l’impact de l’investissement dans le secteur de l’énergie?

Malgré des gros investissements sur les barrages de Konkouré (Kaléta et Souapiti, ndlr), il n’y a eu aucun investissement à l’intérieur du pays notamment en Guinée Forestière et en Haute Guinée. Alors que nous avions préconisé qu’il fallait faire des mini barrages pour éclairer toute la zone. Ce sont ces barrages qui auraient pu permettre le décollage de l’agriculture à l’intérieur en permettant l’implantation de l’agrobusiness, l’agro-industrie, mais ça n’a pas été le cas. C’est vrai que dans le domaine de l’électrification, il y a eu des efforts, mais qui n’ont pas des résultats concrets pour satisfaire la demande même dans la ville de Conakry. Alors que plus de 3 milliards ont été investis dans le secteur.

Contrairement à vous, les institutions de Breton Wood notamment le Fmi estiment que l’économie guinéenne est dans une dynamique positive. Qu’en pensez-vous?

Je suis fonctionnaire du Fmi, il y a 30 ans. Donc, je sais très bien de quoi je parle. Le Fmi se base sur le Pib qui n’est qu’un concept géographique pour calculer la croissance. Cela ne se transforme pas du tout par l’amélioration du niveau de vie des guinéens. Contrairement au Pnb qui calcule la richesse qui appartient aux guinéens. Malgré qu’il y ait eu un taux de croissance assez élevé sur deux années, cela n’a pas permis d’améliorer le niveau de vie des guinéens. D’ailleurs, le dialogue avec le Fmi a été perturbé ces derniers temps puisqu’ils ont constaté une disparition de la redevance d’Orange et de la dette prise auprès de Qatar. Ils ont suspendu le dialogue.

Le Fmi nie avoir publié un quelconque rapport là-dessus?

Il n’y a pas eu de rapport là-dessus. Je dis que le dialogue était devenu difficile à cause de cela.

L’université Koffi Annan a été récemment accréditée par l’Autorité nationale d’assurance qualité (Anaq). Qu’en est-il?

Pour une fois, le ministère de l’Enseignement supérieur s’est occupé de la qualité de l’enseignement en mettant en place une agence pour la qualité de l’enseignement (Anaq). Les premiers travaux de cette agence ont donné le label de qualité à 5 filières pour l’ensemble des universités guinéennes. Koffi Annan a raflé deux filières : ingénierie et droit. Nous avons 8 autres filières que nous allons faire accréditer l’année prochaine. Il faut savoir également que Koffi Annan a gagné le label de qualité au niveau panafricain par le Cames en ce qui concerne la médecine. Ça veut dire que si vous êtes formés chez nous en médecine, vous pouvez directement travailler dans un hôpital à Dakar, à Paris ou à Lubumbashi. Cela veut dire qu’en Guinée aussi on peut arriver à quelque chose si on se base sur la qualité. Donc, j’en suis très fier.

Par Abdoul Malick Diallo (Le Populaire)

Visages et bio des membres de la liste des 15 pro-3e mandat

Au commencement du décompte, il y avait une première liste de 20 principaux promoteurs du changement de constitution devant aboutir à la réalisation d’un projet de 3e mandat en faveur de l’actuel président. Le Populaire s’en est fait l’écho dans son édition n°669 du lundi 3 juin 2019. A présent, voici le portrait des 15 « promoteurs du coup d’Etat constitutionnel en planification en Guinée » , dont la liste a été divulguée jeudi 20 juin 2019 par les principaux acteurs du Front national pour la défense de la Constitution (Fndc) qui joue le rôle de gardiens de la loi suprême en Guinée.

1- Bouréma Condé, ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation.

Général de l’armée guinéenne, ce premier de la liste de l’Acte2 du Fndc a été révélé au public sous le régime du président Lansana Conté comme l’un des botteurs de fesses de l’opposition politique. Les militants du Rpg (rebaptisé Rpg Arc-en-ciel, au pouvoir) ont été nombreux sur la liste de ses victimes, principalement dans la zone diamantifère de Banankoro en Haute Guinée et en Guinée forestière (il a été successivement sous-préfet, préfet et gouverneur sous Conté). Malgré cette étiquette d’ancien fouettard, dans le cadre de l’Ac-cord du 12 octobre 2016 accentué sur l’organisation des élections municipales et locales, a été choisi à l’unanimité vendredi 23 septembre 2016 pour régenter le cadre du dialogue politique inter-guinéen mis en place avec le soutien des pays et institutions partenaires de la Guinée pour permettre à l’opposition et à la mouvance présidentielle d’accorder leur violon sur la tenue des élections.

2- Papa Koly Kourouma, ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement.

Ancien chef d’escale de la défunte compagnie Air Afrique, cet ingénieur commercial formé à Abidjan est un parfait polyglotte maniant à souhait le peul, le malinké, le soussou et le kpèlè. Homme au chapelet musulman, réputé maitre en ésotérisme, Papa a appartenu à tous les régimes qui se succédé en Guinée de Conté à Konaté avant de s’allier à Condé en 2010 qui a fait de lui son bras-droit de ministre et de conseiller notamment pour les questions relatives à la situation qui prévaut au Sud du pays depuis l’encagement de l’ancien chef d’Etat capitaine Moussa Dadis Camara au Burkina Faso. Plusieurs fois ministre d’Etat et ministre conseiller, il vient de reprendre sa place dans la barque Condé après avoir passé un bon moment dans l’opposition en bras-dessus bras-dessous avec Cellou Dalein Diallo.

3- Rachid N’diaye, ministre conseiller à la Présidence.

Compagnon de longue date d’Alpha Condé, ce brillant journaliste, fut rédacteur en chef du magazine Africa international de Marie Roger Biloa avant de lancer Matalana, un magazine thématique édité dans les pays de l’Union européenne et largement ventilé dans les pays francophones. Devient ministre conseiller chargé de la prospective à l’avènement de Condé au pouvoir en 2011. Au limogeage du volubile Makanéra Kaké, il est appelé à diriger le ministère de l’Information, mais ne parvient pas à obtenir de son protégé de président les moyens de la réforme du secteur. C’est à cœur joie, qu’il accueille son retour à ses anciennes fonctions au palais présidentiel, en cédant dans une ambiance bon enfant le fauteuil à Amara Somparé.

4- Aboubacar Sylla, ministre d’Etat, ministre des Transports.

Grand tribun. Réputé gros bosseur, il est ministre sous la Transition de 2010 dirigée par le général Lansana Conté. A partir de 2011, il se taille une place dans la mouvance de l’opposition républicaine. Se fait élire député sous la casquette Ufdg de Cellou Dalein Diallo. Il est fait porte-parole de l’opposition dans les rounds de négociations de sortie de crise. Courtisé par les lieutenants de Condé, il accepte d’être nommé ministre d’Etat et ministre de rang le 26 mai 2018.

5- Albert Damantang Camara, ministre conseiller à la Présidence.

Juriste et ancien cadre de Total Guinée, il a toujours un pied à Conakry et l’autre à Abidjan d’où il a été coopté par Alpha Condé. En 2010, il est nommé ministre de l’enseignement Technique notamment chargé de la formation et du travail et Porte-parole du gouvernement. Mais se voit interdire de communiquer dans la crise éducative en 2018. Limogé en mai, le mois suivant il s’installe à la Présidence en qualité de conseiller. La controverse occasionnée par ses dernières sorties médiatiques a beaucoup pesé dans la balance soutenue par l’opportunité de l’adoption d’une nouvelle constitution à quelques mois de la fin de mandat d’Alpha Condé.

6- Diakariaou Koulibaly, ministre des Hydrocarbures.

Bien connu dans le monde des transporteurs d’hydrocarbures, il dirige ce ministère dont la création répond plus aux desideratas des prospecteurs de l’or noir dans le golfe de Guinée qu’aux besoins réels exprimés dans le pays.

7- Dr Ibrahima Kourouma, ministre de la Ville et de l’aménagement du territoire.

Avec son jumeau politique Bantama Sow, ce pharmacien est présenté comme un ministre qui a tout sacrifié pendant sa tendre jeunesse pour accompagner l’actuel chef de l’Etat dans son long et risqué périple vers le pouvoir exécutif. C’est un fidèle parmi les fidèles pour qui si la Guinée a bel et bien des champions, Alpha Condé reste le meilleur des meilleurs.

8- Edouard Gnakoye Lamah, ministre de la Santé.

Ne lui demandez pas son courriel, mais vous pouvez admirer son professionnalisme dans le domaine de la santé d’avant novembre 2010. Le poste qu’il occupe actuellement, il le doit plus aux petits calculs du palais présidentiel qu’à ses liens politiques resserrés avec Condé.

9- Frederick Loua, ministre des Pêches, de l’aquaculture et de l’économie maritime.

C’est le plus béninois des membres du gouvernement actuel. Le 26 mai 2018, il est promu ministre de l’Environnement peu avant d’être recasé à l’Elevage. Mais son geste a empêché le clash annoncé entre son homologue Oyé Guilavogui et le président Alpha Condé.

10- Abdoulaye Magassouba, ministre des Mines.

Depuis 2016, il est inamovible à ce poste. Ses collaborateurs lui attribuent la paternité de l’initiative des gros contrats et conventions minières de l’ère Condé accordés aux asiatiques.

11- Sékouba Savané, Direc-teur général de la RTG Koloma.

Pharmacien doublé de journaliste d’investigation, ce jeune cadre force le respect et l’admiration de ses pairs. Toutefois, il a beau être à la fois élégant et avenant, au boulot, il ne tergiverse pas avec les principes.

12- Djènè Saran Camara, Député.

Pharmacienne et femme de sport mécanique, sa passion pour l’automobile et son engagement politique sous le régime Conté ont contribué à son poste ministre du Commerce, de l’industrie et des PME. Depuis 2015, elle est la dame de fer de la Commission parlementaire de défense.

13- Zalikatou Diallo, Député.

Membre du bureau exécutif de la Fédération guinéenne de football (Féguifoot) version Salifou Super V Camara, devient secrétaire nationale du Pedn dirigé par l’ancien Premier ministre Lansana Kouyaté. Elue au Parlement en 2015, elle s’oppose à la décision de son parti de ne pas siéger dans cette Assemblée dominée par le Rpg Arc-en-ciel en signe de boycott des résultats des législatives. Elle garde son écharpe. Se déclare non-inscrite. Adhère par la suite aux idéaux du parti au pouvoir et finit par être désignée dans l’équipe des 4 représentants du pays à l’Assemblée panafricaine.

14- Mohamed Lamine Kamissoko, Député.

Son nom figure en bonne place sur la liste des martyres vivants du Rpg originel. Ce dur à cuir est un membre actif du bureau du parti depuis les années 90. Il a tenu contre vents et marrées jusqu’à son élection au Parlement en 2015. Même ses adversaires les plus irréductibles reconnaissent qu’il n’a de richesse gardée intacte que son militantisme et sa fidélité à Condé.

15- M’Bany Sangaré, directeur général de l’Office guinéen des chargeurs (OGC).

Il dirige la jeunesse du parti au pouvoir. En juillet 2016, il est fait secrétaire général du ministère en charge de la Jeunesse. Limogé, il retourne à son rôle d’animateur du Rpg Arc-en-ciel avant d’être porté à son poste actuel. Mais cette tête dure habituée plus à haranguer des foules que de fructifier des avoirs ne détient de trophées que celles engrangées dans la lutte pour la survie du Rpg et l’installation d’Alpha Condé au palais présidentiel.

Mais est-ce opportun?

Dans le camp de la mouvance présidentielle, les promoteurs de la nouvelle constitution soutiennent mordicus que le référendum est constitutionnellement possible d’être organisé avant la fin du second mandat du président Alpha Condé.

Le Pr Zogbélémou Togba qui fut ministre de la Justice dans le gouvernement du Premier ministre Sidya Touré, est l’un des défenseurs les plus médiatisés de ce projet. Il invite au débat autour de la question et surtout de l’opportunité de réaliser ce projet dès maintenant, mais les membres du Fndc et leurs sympathisants de tous les salons du pays n’entendent plus prêter une oreille attentive à ses dires.

Par Le Populaire

LE «OUI» DE MACENTA AU CHANGEMENT CONSTITUTIONNEL :

Un engagement en soutien à l’ancien ministre Lounsény Camara

A Macenta, Lounsény Camara (sur la photo) est plus qu’un roi. Il n’y a pas plus adulé que lui. C’est peu écrire qu’il est même vénéré ici par les membres du Fan’s Club portant son nom comme un dieu sur terre. C’est donc en reconnaissance à ses multiples efforts de mobilisation pour le développement préfectoral et la promotion de l’emploi des jeunes originaires de cette bourgade du Sud du pays, que les habitants ont exprimé vendredi 21 juin 2019 leur soutien inconditionnel au projet de nouvelle constitution dont le prophète est l’honorable Pépé Toupou – lui aussi originaire de la localité comme l’ancien ministre du Tourisme Lounsény Camara, par ailleurs militant du Rpg Arc-en-ciel et parrain politique de la ville de Macenta.

Par Le Populaire

Le poste de santé de Dara Pété inauguré à Porédaka

Les résidents et ressortissants de Dara Pété dans la commune rurale de Porédaka ont mobilisé près de 580 millions FG pour construire un poste de santé moderne. D’une capacité de 16 lits, 1 salle de consultation, 1 pharmacie, 1 salle d’accouchement, 1 salle d’attente, 1 bloc latrine, 4 cantines, le centre est clôturé en grillage de 150m.

A cela s’ajoute un bâtiment de 3 chambres, 1 salon, 1 terrasse, 1 magasin, 1 toilette interne pour le logement du personnel sanitaire.

La cérémonie d’inauguration s’est déroulée vendredi 14 juin 2019 en présence du sous-préfet de Porédaka, Guéladjo Keita, du maire de la commune rurale Alpha Oumar Diallo, des représentants de la Direction préfectorale de la santé (DPS) de Mamou, de la direction sous-préfectorale des Affaires religieuses, ainsi que d’une forte délégation de résidents et ressortissants de Dara Pété.

Mamadou Bobo Bah, secrétaire général de l’Association des jeunes et amis pour le développement de Dara Pété (AJADD), a saisi l’occasion pour inventorier les préoccupations de sa localité. Ce sont, dit-il, la reconstruction de la route Fougato-Bhouria en passant par Dar es Salam-centre de 15 Km. La réalisation des forages à Fello-Dara, Dougoulin, Mollo, Timbako pour soulager le manque d’eau potable. La construction d’une Maison des jeunes et d’une bibliothèque. L’aménagement de la plaine Hollandé d’environ 50 hectares située entre Boroko, Dara et Bourouwel pour l’agriculture.

D’après lui, cela permettra entre autres, d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, de créer des emplois, lutter contre l’exode rural et l’immigration clandestine, mais aussi et surtout de protéger l’environnement.

« L’agriculture est la principale activité des citoyens de cette zone. Cependant, l’agriculture pratiquée ici est de type sur brûlis avec un rendement très faible sans oublier toutes les conséquences néfastes sur la dégradation très poussée de l’environnement. Conséquences : des cours d’eau disparaissent, la température augmente considérablement, la rareté de pluie se fait sentir d’année en année».

Pour relever ces défis, M. Bah sollicite l’appui des autorités, des partenaires, et des bonnes volontés.

Le maire Alpha Oumar Diallo a félicité les citoyens de ce secteur du district de Dar es-Salam pour les efforts fournis. Notamment dans le cadre de la construction des infrastructures dont la mosquée d’une capacité de 250 fidèles, une école primaire de 6 salles de classe et un logement du personnel enseignant d’un coût estimé à 420 millions. Le tout sur fonds propre.

Le représentant de la DPS de Mamou, Dr Boubacar Ditinn Barry s’est réjoui de la nouvelle infrastructure. Il a insisté sur la nécessité pour les citoyens de la zone de fréquenter les lieux chaque fois que le besoin se présente. Car, selon lui, le taux de fréquentation est un facteur encourageant pour la mise à disposition du personnel et des médicaments. Il précise qu’il ne sert à rien d’envoyer des médicaments qui ne seront pas utilisés jusqu’à ce qu’ils soient périmés.

Le sous-préfet a demandé aux bénéficiaires de maintenir le climat de paix et d’entente. Car, d’après lui, « sans la paix aucun progrès n’est possible ». La bénédiction des sages et la séance de coupure du cordon inaugurale ont mis fin à cette cérémonie.

Par Le Populaire

Diallo Alpha Abdoulaye

Directeur de la publication
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