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« Ma fille et moi dormions dans les stations de métro et mangions dans les poubelles», Myriam, ancienne migrante irrégulière

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« Ma fille et moi dormions dans les stations de métro et mangions dans les poubelles» dit Myriam, ancienne migrante irrégulière

Je m’appelle Myriam,* j’ai 31 ans, Je suis veuve et mère de quatre filles, dont une petite fille de trois ans. Je vis actuellement à Bamako. J’ai été expulsée de la France après y avoir passé 11 mois.

J’avais choisi de migrer car ma situation familiale était difficile. Souvent mes enfants et moi n’avions pas à manger. Je ne pouvais pas supporter les charges car les revenus tirés de mon commerce de pagne et de chaussure étaient maigres.

En Août 2016, j’ai payé 1 500 000 FCFA (2550USD) à un passeur pour partir en France avec ma fille. Nous avons pris la route, en quittant le Mali pour aller en Libye, en passant par le Burkina Faso. Ensuite, nous avons fait le voyage en bateau de la Libye en France dans des conditions extrêmement difficiles. Ma fille n’avait rien manger. Tout le monde faisait ses besoins sur place. Il n’y avait pas assez de place pour dormir, il fallait rester assis durant tout le trajet. On a passé une semaine entière sur l’eau, dans le froid et la faim au ventre. 

Notre vie a été encore plus difficile à Paris. Je ne connaissais personne. Ma fille et moi dormions dans les stations de métro et nous mangions dans les poubelles. Finalement, une Française nous a accueillies chez elle. Un mois après, j’ai rejoint un hôtel où je devais me débrouiller toute seule. J’ai passé 10 mois à chercher du travail sans succès.

Quelques temps après, une autre migrante est venue nous rejoindre à l’hôtel. Elle était traumatisée car, elle avait vu beaucoup de personnes mortes pendant son aventure dont sa fille. C’est à ce moment, que j’ai pris conscience que je devais rentrer.

Cela fait deux ans que je suis de retour, j’ai ouvert une cantine dans un établissement scolaire qui me permet de subvenir à mes besoins. Je vais aussi souvent au Sénégal, pour acheter des pagnes et des chaussures pour les revendre à Bamako. J’ai un fiancé avec qui je compte me marier bientôt. 

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