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Guinée: « Depuis sa disparition et l’arrivé du CMRN au pouvoir, le 03 avril 1984, la donne a totalement changée au profit d’un petit groupe des privilégiés appartenant à quelques familles… », Sow Boubacar, Switzerland

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La République doit offrir les mêmes chances, les mêmes opportunités à toutes ses filles et à tous ses fils sans égard à leur statut social.

Depuis la disparition du responsable suprême de la révolution, le camarade Ahmed Sékou Touré, un système social quasi dynastique s’est implanté en Guinée.

La mobilité sociale qui favorise le changement de statut social des individus ou groupes sociaux au cours du temps, a été entravée, bloquée au nom d’un libéralisme sauvage où le chacun pour soi et/ou le favoritisme sont devenus la règle.

Loin d‘une volonté de regretter l’époque sékoutoureyenne, je vais tout simplement rappeler qu’à son temps, la mobilité sociale était possible.

Un fils d’un paysan, d’un éleveur, d’un bûcheron ou d’un orpailleur, à force de discipline et de travail, pouvait être banquier, avocat, médecin, haut gradé de l’armée ou haut responsable politique.

Le seul critère qui était imposé à tout le monde, c’était juste de montrer, de prouver sa fidélité à la révolution et à son guide suprême.

Depuis sa disparition et l’arrivé du CMRN au pouvoir, le 03 avril 1984, la donne a totalement changée au profit d’un petit groupe des privilégiés appartenant à quelques familles.

Une certaine dynastie s’est instaurée qui a mis quasiment fin au rêve d’une certaine catégorie des enfants guinéens issus des familles défavorisées ou peu nanties.

Ce système dynastique s’est emparé de tout l’appareil étatique, faisant que pour être haut fonctionnaire, il faut avoir eu un père, une mère ou un proche parent ancien haut fonctionnaire.

La même chose s’observe au niveau de l’armée où l’essentiel des officiers supérieurs du pays sont quasiment comme par hasard, des fils ou petits fils d’anciens haut gradés de l’armée. Le pouvoir politique et économique se transmet quasiment de père en fils dans le pays, laissant sur le carreau un nombre important des laissé-pour-compte.

N’intègre plus l’administration publique ou l’armée nationale qui le veut ou le souhaite sur la base de la simple citoyenneté. Il en faut plus, un plus qui ne dit pas son nom, mais qui est pourtant devenu la règle.

C’est une situation inacceptable car, la République se doit d’offrir les mêmes chances, les mêmes opportunités de réussite à toutes ses filles et à tous ses fils.

Ne pas le faire en continuant à entretenir un système inégalitaire bourgeois, c’est créer une bombe sociale à retardement.

Un jour, après un certain niveau d’éveil de conscience, quand le système aura atteint sa limite, une révolution aux conséquences insondables est à prévoir.

Sow Boubacar, Switzerland 🇨🇭