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CAN : DEPUIS 46 ANS, LE SYLI N’A PAS BARRI AU-DELÀ DES PHASES DE POULES !

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Bien avant le coup d’envoi de la coupe d’Afrique des nations (CAN) au pays du « Maréchal » M’Bappé Leppé, le ministre des Sports, Lansana Béa Diallo, n’avait pas voulu, contrairement à bon nombre de ses compatriotes, verser dans un optimisme béat.
Dans un élan de sincérité qui lui coûtera cher par la suite, il avait affirmé, en substance, devant des journalistes : « Je ne veux pas rêver, on ne peut pas remporter cette CAN».
Le pauvre sera crucifié non pas sur une croix, mais sur la toile, où pratiquement rien ne lui sera épargné, surtout pas les quolibets et des critiques au vitriol.
Les moins méchants parmi ses contempteurs allant jusqu’à se demander si, à force de recevoir des directs, des crochets et autres uppercuts durant sa brillante carrière de boxeur, l’ancien champion n’était pas devenu un peu loufoque.
Après l’élimination du Syli national, qu’on aurait tort de qualifier de prématurée ou de scandaleuse, au regard de son palmarès à la CAN, c’est maintenant au tour de son cornac, Kaba Diawara, d’être cloué au pilori. Chacun y allant de ses commentaires et analyses, y compris les plus extravagants. Après la défaite face au « petit poucet » gambien, celui qui a dignement défendu par le passé les couleurs de la Guinée en tant que joueur, a essuyé des jets de projectiles en rejoignant les vestiaires.
On veut lui faire endosser le fardeau de cette énième élimination. Il y a même des anciens joueurs du Syli qui s’érigent un peu en donneurs de leçons, alors que ni sur le terrain ni sur le banc en tant que sélectionneurs, ils ne sont allés plus loin que lui dans cette compétition.
Il est vrai que la Guinée a un passé glorieux en football, essentiellement grâce aux performances du Hafia dans les années 70, en coupe d’Afrique des clubs champions.
Mais pour ce qui est de l’équipe nationale, il faudrait quand même relativiser son statut sur l’échiquier africain. Avec 13 participations sur 33 éditions de la CAN, la Guinée n’est parvenue à une finale qu’en 1976 à Addis-Abeba.
Depuis, après une élimination lors des phases de poules au Nigeria en 1980 (deux défaites face aux Green Eagles et au Ghana, un nul contre l’Algérie), il a fallu pour le Syli attendre quatorze longues années avant de retrouver les phases finales en 1994 sur le sol tunisien. Où il sera éliminé après deux défaites contre le Ghana et le Sénégal, en phase de poules bien sûr. Il faut préciser qu’entre temps, le nombre de participants aux phases finales était passé de 8 à 12 en 1992 (au Sénégal), puis à 16 en 1994.
En fait, depuis 46 ans (donc, la finale historique d’Addis, avec l’entraîneur Roumain Petre Mondolveanu), aucune équipe du Syli n’est allée plus loin que la bande à Kaba Diawara en coupe d’Afrique des nations.
L’insurmontable obstacle est toujours là, juste après la phase de poules. Que ce niveau de la compétition s’appelle quart de finale, quand la CAN se jouait à 16 ; ou maintenant huitième de finale pour les éditions avec 24 participants, comme celle qui se déroule présentement.
Autrement dit, depuis la merveilleuse aventure éthiopienne des Papa Camara, Petit Sory, Chérif Souleymane et autres Mamadou Aliou Keita « N’Jo Leah », le Syli n’a pas gagné le moindre match à élimination directe dans une CAN ! La défaite la plus humiliante étant sans doute celle infligée par les Éléphants de Côte d’Ivoire (5 buts à 0) en 1/4 de finale à Sékondi, lors de la CAN 2008 au Ghana.
Pour compléter ce tableau déjà peu reluisant en ce qui concerne la CAN, il faudrait peut-être rappeler que le Syli, c’est aussi zéro participation à une phase finale de coupe du monde et zéro titre continental, y compris dans les petites catégories.
Autant dire qu’il y a beaucoup à faire dans ce domaine. Au lieu de jeter la pierre à Kaba Diawara et ses poulains, on devrait déjà songer à se mettre à la tâche. Par exemple, en soutenant la formation et les championnats locaux, en développant, entre autres, de potentiels viviers tels le sport scolaire et le football à la base, qui ont valu au pays dans le passé la découverte de pépites comme Bengali Sylla au lycée Donka, Soumah Soriba « Edenté » à Conakry 2, où encore Mory Koné sur le terrain de Bonfi dans le 7e arrondissement d’alors.
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