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« Nous comprenons que le bien-être ne dépend pas de la qualité du salaire mais de son usage à travers les priorités et ambitions de celui qui le perçoit », Aliou Bah du MoDeL

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Dans notre pays, l’opinion publique se pose souvent des questions sur la relation entre croissance économique et développement. Ce sont des interrogations légitimes dans la mesure où les autorités publiques annoncent régulièrement des indicateurs de performance au vert tandis que les indices de pauvreté restent au rouge.

> Comment cela pourrait-il s’expliquer ?

À la dimension d’une personne, le développement pourrait être compris comme étant un changement structurel qualitatif de sa vie par la satisfaction de ses besoins du moment et ceux du futur.

Faisons un effort de simplification en prenant l’exemple d’un travailleur qui perçoit un salaire mensuel contre son effort physique ou intellectuel; ce qui représente sa part dans la richesse à laquelle il a contribué à créer.

Alors le fait d’avoir un revenu est une chose, mais c’est la façon dont il le dépense qui déterminera son bien-être ou pas. S’il priorise les vices en se couvrant par l’achat de conscience de ses proches, il augmente sa dépendance et s’autodetruit à terme; ainsi il expose sa vie à des risques permanents.

Par contre, s’il dépense dans son développement personnel, l’éducation et la santé de ses enfants, les charges fixes de sa famille, le remboursement à bonne échéance de ses dettes, l’épargne à travers des placements financiers, il améliore sa crédibilité et ses conditions de vie en se projetant sur le futur (protection contre les risques d’incertitude et d’instabilité).

Nous comprenons ainsi que le bien-être ne dépend pas de la qualité du salaire mais de son usage à travers les priorités et ambitions de celui qui le perçoit. Cela est d’autant plus véritable que l’on peut paraître riche par ses dettes en étant pauvre par sa qualité de vie et son équilibre psychologique (stress et anxiété).

Alors un État fonctionne à peu près de la même manière. Il s’endette pour ajouter à ses propres ressources pour investir et utiliser ses leviers institutionnels pour créer de la richesse. Mais pour que cela se traduise en développement en faveur des populations, il doit la répartir de façon intelligente et rationnelle. Cela en évitant les dépenses improductives et les déperditions des ressources.

Le plus important n’est donc pas la richesse créée à travers la combinaison des facteurs endogènes et exogènes (internes et externes); mais la qualité des dépenses effectuées avec les ressources propres et les dettes.
C’est essentiellement la différence entre la croissance (richesse) et le développement (répartition de la richesse par la gouvernance vertueuse).

Aliou BAH
#MoDeL