Home Actualités « Si le CNRD ne change pas… le pire est à venir...

« Si le CNRD ne change pas… le pire est à venir », Baadiko de l’UFD

0
SHARE
Le chemin empreinté par le Cnrd pour la conduite de la transition est risqué, selon le président du parti UFD, Mamadou Baadiko Bah. Les autorités de la transition guinéenne  estime M. Bah, semblent négliger les menaces de sanctions de la Cedeao contre la Guinée. (Opinion)

 

Le communiqué du sommet extraordinaire de la CEDEAO tenu, le 22 septembre 2022 à New-York, a annoncé la mise en place d’un deuxième train de sanctions contre la Guinée et les dirigeants de la transition.

Même si la mesure extrême d’isolement de notre pays par la fermeture des frontières terrestres, maritimes et aériennes n’a pas été prise pour l’instant, il n’en demeure pas moins que ces sanctions pèseront négativement sur le quotidien des Guinéens. Et si le CNRD ne change pas d’attitude, en renonçant à son agenda secret, le pire est à venir.

En son paragraphe 13, le communiqué de la CEDEAO en a clairement brandi la menace.  Depuis le début de la transition par le CNRD, nous n’avons cessé de le mettre en garde contre l’unilatéralisme et l’ignorance des engagements africains de la Guinée. Il est tout à fait clair que le CNRD n’a jamais considéré qu’il lui fallait se plier à des règles communautaires transafricaines venant d’une organisation dont la Guinée est membre. C’est le lieu de regretter le fait qu’un an après sa prise de pouvoir, le CNRD, tout en restant ferme sur ses options proclamées de refondation de la Guinée, n’ait pas engagé un dialogue sérieux, sincère et fécond avec les partis politiques et la société civile, pour que la présente transition apporte les véritables changements attendus par le peuple de Guinée dans la façon dont le pays a été gouverné depuis 1958.

Seul une telle démarche peut nous permettre de tourner définitivement le dos à tout pouvoir reposant sur l’ancien système de dictature, de domination ethnique, de corruption, d’enrichissement illicite et de bradage des ressources du pays.

Dans l’état actuel de la défiance entre les différents acteurs et en l’absence d’un consensus interne, la facilitation et l’arbitrage de la CEDEAO représentant l’Union Africaine et toute la communauté internationale, s’avère indispensable pour nous sortir de cette crise politique qui perdure.

Sur un autre plan, nous regrettons que des responsables du gouvernement et du CNRD aient cru devoir tenir des propos injurieux à l’égard du président en exercice de la CEDEAO et de la Guinée-Bissau voisine, Emballo Cissoko, à propos justement de ces décisions qui s’annonçaient.

Ces interventions inopportunes, teintées d’arrogance, de suffisance, de nombrilisme et d’ignorance grave des règles régissant les rapports internationaux, ne grandissent pas le CNRD et la Guinée, bien au contraire. C’est pour éviter ce genre de dérives qu’existent justement la profession de diplomate et de ministère des affaires étrangères…

Pour finir, il faut dire que ces sanctions tombent à un très mauvais moment pour notre pays, confronté comme d’autres, à la grave crise économique qui pèse durement sur les conditions de vie déjà très précaires des populations.

Désormais, le CNRD sera plus occupé à assurer sa survie qu’à travailler sur son programme de réformes, pour réussir la transition. En particulier, dans le domaine éducatif, après l’assainissement des examens, le gouvernement du CNRD est entrain de prendre des mesures salutaires et bienvenues pour la réussite de la réouverture des classes le 4 octobre 2022, notamment en aidant les communautés à soutenir l’enseignement en recrutant des enseignants méritants.

Notre conviction reste que la Guinée ne trouvera pas le chemin de la paix, du développement économique et social, tant qu’on ne sortira pas de ces vaines combinaisons politico-ethniques, pour nous engager résolument dans le changement profond des institutions, dans le cadre d’une régionalisation avancée.

Toute action salutaire pour le pays doit reposer sur les principes démocratiques, le dialogue sincère et fraternel et non sur la force des armes.

Mamadou Baadiko Bah, leader de l’UFD 

Source: