Home A LA UNE « J’ai été garde de corps de Charles Taylor… », colonel Claude Pivi

« J’ai été garde de corps de Charles Taylor… », colonel Claude Pivi

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L’interrogatoire du colonel Claude Pivi alias Coplan se poursuit devant tribunal criminel de Dixinn. Répondant aux questions d’un des procureurs, l’ex ministre de la sécurité présidentielle de Dadis Camara, a décrit comment il a intégré la grande muette. Révélations.

« J’ai été recruté dans l’armée guinéenne en 1985 après avoir fait le tour de l’Afrique dans les arts martiaux. Je suis rentré avec ma médaille d’or africaine. C’était en 1985. A travers ça, le Général Lansana Conté (paix à son âme) nous avait demandé qu’est-ce qu’il faut pour nous ?

J’ai dit tout ce que je demande c’est d’intégrer l’armée pour former les frères militaires aux arts martiaux. C’est comme ça je suis rentré dans l’armée.

Je fus le premier médaillé d’or guinéen aux art martiaux (karaté). J’ai commencé ma carrière internationale en 1982 où j’ai fait mon premier tour au Sénégal et en Égypte lors du championnat d’Afrique en 1982 où je suis venu avec la médaille de bronze. En 1984, on a été au championnat du monde de karaté en Hongrie où j’ai décroché ma médaille de bronze mondiale.

En 1985, je me suis bien préparé pour participer au championnat d’Afrique où j’ai décroché la médaille d’or. C’est Comme ça que Dieu m’a aidé pour rentrer dans l’armée. Et depuis 1985 je suis dans l’armée guinéenne. J’ai mes 37 ans de service sous le drapeau.

Après mon recrutement, je faisais des championnats au niveau national et mondial. Après, je fus le premier maître karaté qui a mis le tapis dans l’armée guinéenne. Parce qu’avant l’armée guinéenne faisait la boxe, le judo et autres combats mais le karaté, non. C’est moi qui ai instauré le karaté dans l’armée guinéenne. Vous pouvez demander eux tous. C’est quand j’ai fait ça, ils ont dit que ça allait très bien.

Ce n’est qu’en 1990, suite à la guerre au Libéria, que j’ai été désigné pour aller au front, suite à la rébellion. J’avais le grade caporal. Nous étions cinq caporaux à avoir été au Libéria. C’est à côté de nous qu’ils ont pris le président Samuel Do. Nous-mêmes, ce jour-là, on s’était révoltés contre notre chef de contingent parce qu’il n’a pas accepté qu’on agisse. Je crois que certains avaient compris cela en Guinée. J’ai été deux fois au front au Libéria.

La deuxième fois, quand je suis reparti, j’étais avec le général Mathurin Bangoura qui sait comment j’étais là-bas. Je prenais l’arme, c’est-à-dire le FM. Celui qui prend ça doit toujours être devant. J’étais toujours devant. Le Général Toto, à l’époque était colonel. C’est lui qui était notre chef de bataillon. Le Colonel Souleymane, à chaque fois qu’on partait au front et on revenait, il me donnait 100 dollars et me félicitait pour me dire que j’ai fait preuve de courage. Le président feu Général Conté nous avait rendu visite là-bas. Il a fait une promesse et a donné 500 dollars à chaque membre du contingent qui était au Libéria. C’était pour nous féliciter.

Quand nous sommes revenus, j’ai fait quelques mois en Guinée. Moi-même, je me suis inscrit pour aller en Sierra Leone, parce que je ne pouvais pas être tranquille tant qu’il y avait la guerre chez les pays voisins. C’est ainsi que j’ai fait les trois pays : Guinée Bissau, la Sierra Leone et le Libéria.

Au Libéria, je fus le garde du corps du président Charles Taylor. Il a fait la demande auprès de la CEDEAO. Il y avait d’autres militaires Ghanéens, Nigérians…nous avons été désignés pour assurer sa sécurité. On l’a protégé pendant un an six mois. J’étais dans le campement de la Présidence. J’ai fait un temps remarquable là-bas jusqu’à mon retour en Guinée » a-t-il expliqué.