J’ai été ravi de participer, ce samedi 29 avril, à Nairobi, dans le cadre du lbrahim Governance Weekend (IGW), à plusieurs ateliers sur le thème principal de « l’Afrique dans le monde, le Monde en Afrique ».
Ces panels successifs ont été animés par des experts de haut niveau venant des secteurs public et privé originaires des pays industrialisés, des pays émergents et des pays africains.
D’abord, les faits et les chiffres illustrant la faible présence économique, commerciale, diplomatique et autres de l’Afrique dans le monde, ont été rappelés et expliqués.
Alors qu’il représente 18% de la population de la planète, le continent ne pèse que pour 3% dans le PIB mondial et le commerce international, n’absorbe que 5% des IDE et ne dispose d’aucun siège permanent au Conseil de sécurité des NU.
Les stratégies à mettre en œuvre pour assurer une présence plus respectable ont été largement discutées avant de recenser les atouts et autres avantages comparatifs du continent.
Au rang des multiples atouts dont dispose le continent, il a été notamment retenu:
– l’importance numérique de la jeunesse africaine, considérée très souvent comme un handicap alors qu’elle est en réalité un atout majeur pour le développement du continent, pourvu que cette jeunesse, qui ne manque pas de créativité et de vitalité, bénéficie d’une éducation et d’une formation de qualité.
– la volonté politique forte d’intégration du continent, illustrée par la création récente de la Zone de Libre Échange Continentale, la ZLECAF, dont la mise en place effective permettra de créer un marché de 1,4 milliards d’habitants.
– la reprise de la croissance économique sur le continent après la crise de la Covid-19. L’Afrique abrite 6 des 10 économies qui auront le taux de croissance le plus élevé au monde en 2023 et la banque mondiale prévoit que la croissance économique du continent devrait dépasser celle du reste du monde au cours des deux prochaines années, avec un PIB qui croîtra de 4% en moyenne en 2023 et 2024.
– L’abondance de ressources minérales (pétrole, gaz, bauxite, fer, or, diamant, cuivre), de métaux rares devenus hautement stratégiques, d’énergie solaire, de terres arables et d’eau, qui constitue un atout indéniable pour l’émergence de l’Afrique.
Il a aussi été rappelé que l’Afrique abrite le bassin du Congo qui est le premier poumon mondial
contre le changement climatique et qui absorbe plus de carbone que l’Amazonie.
Pour que l’Afrique surmonte ses handicaps et valorise ses atouts, il est indispensable que la gouvernance et l’environnement des affaires soient améliorés, la corruption éradiquée, la paix et la sécurité préservées, les règles et principes de l’État de droit respectés.
Il faut aussi noter qu’en marge des travaux de IGW, j’ai eu des entretiens fructueux avec plusieurs personnalités dont notamment le Président de la Fondation Mo Ibrahim, le Vice-Président du Nigéria, Yemi Osinbajo, l’ancien Président du Niger, Mahamadou Issoufou, récipiendaire en 2021 du prix Mo Ibrahim pour un leadership d’excellence en Afrique, le Président de la Commission de l’UA, Moussa Faki, la Vice-Secrétaire générale des NU, Amina J. Mohammed, l’épouse de Nelson Mandela, Graça Machel.
Cellou Dalein
