Mamadi Doumbouya a franchi la limite intolérable. Aucun démocrate ne doit se taire lorsqu’un putschiste de son acabit se donne le droit d’imposer au pays sa dictature.
Je l’ai vu venir de loin, dès son premier discours ponctué de menaces à la classe politique.
À l’époque, l’opinion publique était euphorique et imperméable à toute mise en garde contre les prémisses de dérives autoritaires du chef de la junte.
À ce sujet, c’est bien le moine Alcuin qui avait vu juste quand il disait à l’empereur Charlemagne en 798 :
« Nec audiendi qui solent dicere, Vox populi, vox Dei, quum tumultuositas vulgi semper insaniae proxima sit », qui veut dire « Et ces gens qui continuent à dire que la voix du peuple est la voix de Dieu ne devraient pas être écoutés, car la nature turbulente de la foule est toujours très proche de la folie».
Aujourd’hui, il est clair, même pour les aveugles, que Mamadi Doumbouya est un dictateur. Nous risquons gros en le laissant installer sa domination implacable sur le pays. Comme il est certain d’avoir le contrôle total de l’armée, il peut se permettre désormais de nous montrer sa vraie face.
Vous vous êtes donné à cœur joie pour diaboliser les jeunes de l’Axe en les traitant de tous les noms d’oiseaux qui empêchent les paisibles populations de vaquer à leurs occupations. Attendez-vous maintenant au pire. Tout le monde finira par comprendre que la liberté n’a pas de prix.
Alpha Saliou Wann
