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Guinée: Naufrage d’une barge de la société Bel-Air Mining

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Naufrage d’une barge de la société Bel-Air Mining : Velléités de corruption et fraude douanière

Alors que la convention de base et les Codes Minier et Environnemental les y obligent, le CEO de la société Bel-Air Mining, M. Jeff Couch et son Directeur des Opérations M. Douglass Ross ont-ils instruit de garder secret le naufrage d’une barge, survenu le long de la ligne maritime de leur Compagnie ? Ont-ils été complices d’une quelconque fausse déclaration douanière pour l’admission temporaire spéciale des outils de production minière ? Ou encore, ont-ils participé à une opération de détournement du matériel d’exploitation de la société minière Ashapura ? Et enfin, la Direction générale de Bel-Air Mining va-t-elle coopérer pleinement et légalement, ce vendredi 16 juin, avec la mission conjointe d’enquête administrative ?

Ce sont autant de questions qui sont balayées d’un revers de main par une source proche de la Direction Générale de l’entreprise mais qui taraudent notre esprit, et que nous tentons de décrypter à la satisfaction de nos lecteurs.

En effet, dans la nuit du samedi 10 juin, l’une des 4 barges de la société Bel-Air Mining, qui assurent le transport de la Bauxite, du quai vers la zone de transbordement a chaviré dans les eaux territoriales de Boffa. Selon des sources préfectorales, il s’agit d’une barge Terrang 3002 qui contenait 7,5 tonnes de bauxite, en plus de son stock en produits pétroliers pour 3 jours de consommation.

Causant, selon une source technique, « un immense impact environnemental défavorable à la pêche locale et la biodiversité marine ». Près d’une semaine depuis que cet accident est intervenu, « les autorités compétentes attendent encore d’être suffisamment informées des circonstances », qui auraient dû faire l’objet d’ « une déclaration d’accident industriel ». En plus que, la barge ayant fait l’accident serait litigieuse, « car n’ayant pas été importée légalement en Guinée, en tout cas, pas dans le cadre du projet d’Alufer Holding de la Bel-Air Mining ».

Et pour en savoir clair, le colonel Mamadou Ciré Bah, Préfet de Boffa a, suivant ordre de mission numéro 132 du 13 juin 2023, dépêché sur les lieux à Douprou, « pour toutes fins utiles », cela pour une durée d’un mois, une mission composée de M.Faya Joachim Tonguiano, Directeur préfectoral de l’Agence Nationale de la Navigation Maritime et M.Péma Toupou, Directeur préfectoral de l’Environnement et du Développement Durable.

D’ailleurs, ce 16 juin, une mission mixte au niveau Ministériel est, selon une source sous-préfectorale, annoncée, « dans les locaux du partenaire infracteur », qui ne manifeste aucune inquiétude, car « on apprend que la société a donné des consignes fermes à ses représentants : En leur disant qu’il s’agira d’un banal contrôle et il faudra écouter la mission et répondre succinctement aux questions. Ne pas paniquer, laissez-les parler car ils se soucieront de leurs intérêts avant de transmettre leur rapport final de mission ».

Selon des sources douanières, cette barge BG Terrang 3002 fait partie d’un lot de 7 équipements importés en 2022, au compte de la société Ashapura (suivant demande d’admission temporaire spéciale de 6 mois du 13 octobre 2022) et qui devaient être utilisés pour les opérations maritimes de transbordement du projet d’exploitation de minerai de bauxite à exporter via le port de Kokaya à Boffa.

Selon toujours cette source douanière, le début de chargement ayant débuté le 17 octobre 2022, ces équipements devaient être utilisés pour une période n’excédant pas 6 mois, à partir de la date d’obtention de l’admission temporaire spéciale. Et qu’à l’issue de cette période, Ashapura s’est engagée à ce que ce lot de matériel soit réexporté en dehors du territoire guinéen, conformément aux dispositions légales et réglementaires.

Constatant le non-respect des dispositions de l’admission temporaire spéciale, la direction du renseignement et des enquêtes douanières a mis l’équipe du capitaine Naby Yaya Sylla sur le dossier et a interpellé par courrier du 22 mai 2023, la société Ashapura à travers sa filiale Ashapura Boffa Bauxite.

Par convocation à une réunion axée sur la soumission des documents d’importation suivant déclaration du 20 janvier 2023. Les enquêteurs de la douane s’intéresseront en plus, à la déclaration d’importation du 25 novembre 2022, concernant un autre lot de 4 équipements (Bulk Borneo et 3 Remorqueurs) dont l’admission temporaire a expirée.

Dans son argumentaire face aux enquêteurs de la douane (lire le document ci-dessous joint), la société Ashapura a, selon notre source, indiqué que « pour l’importation de Transshipper bulk Borneo et Tugs/Barges dans la région de Boffa, le contrat a été signé entre Arise Integrated Industrial Platforms et Ashapura Holding et, par la suite, il a été conclu un autre contrat pour la jouissance dudit matériel, entre Ashapura Holding et Ashapura Boffa Bauxite ».

Et que pour le processus d’importation aux douanes s’est fait par l’intermédiaire de l’agent maritime Afrimarine, avec lequel Ashapura aurait eu des difficultés déjà judiciarisées. Ensuite, Ashapura a exposé les procédures judiciaires et des décisions de justices favorables qu’elle a contre son fournisseur et ses partenaires locaux. Parce que le matériel objet de déclaration d’admission temporaire spéciale a été transféré à Konta dans la préfecture de Forécariah au bénéfice d’un concurrent, sans son consentement.

Enfin pour une source proche de Chetan Dhapté, de la Direction Générale d’Ashapura, « l’affaire étant toujours pendante en justice et n’ayant toujours pas obtenu réparation des injustices enregistrées à notre encontre, nous estimons n’être aucunement liés à cette situation d’enquête, Nous sollicitions de la Douane d’arraisonner le Bulk Borneo et les autres remorqueurs et barges, et de les ramener dans les eaux guinéennes [à] Boffa sous notre garde, jusqu’à ce que nous recevions l’indemnisation indiquée par le tribunal du commerce. En outre, nous demandons à la douane de décharger notre société des déclarations douanières et de clore définitivement ces dossiers dans le système ». Une affaire qui cache des zones d’ombre.

Akoumba Diallo