Home A LA UNE Affaire Affinor-BCRG : La Guinée court toujours derrière ses 3,139 tonnes d’or...

Affaire Affinor-BCRG : La Guinée court toujours derrière ses 3,139 tonnes d’or  

0
SHARE

Des sources bancaires et judiciaires indiquent que depuis janvier 2022, la Guinée tente à travers la Banque Centrale et le Haut commandement de la Gendarmerie Nationale, de récupérer 3,139 tonnes d’or des coffres-forts de la société Affinor sise à Genk dans le Royaume de Belgique. Cette quantité représente une portion des 12,6 tonnes d’or que la Banque Centrale avait mis à la disposition d’Affinor, dans le cadre d’un contrat administratif de raffinage et de dépôt d’or, du 1er avril 2021.

En effet, dans la ferveur de la prise du pouvoir le 05 septembre 2021, la junte avait décidé de mettre le grappin sur le fondé de pouvoir de la société Affinor. M.Mamadi Condé, cet opérateur économique acceptera de coopérer avec les enquêteurs de la Gendarmerie. Futé dans l’âme, Condé signera le 25 janvier 2022, un engagement d’organiser le voyage de le gouverneur de la Banque Centrale Karamo Kaba et trois autres cadres à Genk le 3 février, pour localiser le stock restant des 3,139 tonnes d’or se trouvant dans le compte de la société Affinor. Ainsi que de faciliter le transfert dudit stock d’Affinor vers la société Brinks.

Pour joindre la parole à l’acte, le 29 janvier 2022, une lettre de réservation de 4 chambres d’hôtel et une salle de réunion à Genk a été adressée au gouverneur Kaba. Et une correspondance du 4 février 2022, annonce au gouverneur Kaba, un conflit entre la société Affinor et la police de Londres (Royaume-Uni) relativement à de l’or fourni par la Guinée. Une enquête est conduite, pour blanchiment d’argent et l’origine douteuse de la zone de provenance de l’or. Des sanctions auraient été prononcées contre Affinor. Suivant l’analyse d’une détective anglaise, ce délit sur l’origine de l’or est une violation des termes qui régit les relations entre la Banque Centrale et la société Affinor.

Pour situer l’origine de cet or saisi par les autorités de Londres, des sources généralement bien informées enseignent qu’une note à l’attention du colonel Mamadi Doumbouya que lepetitdepute.com a consulté auprès d’une source étrangère, évoque un vaste réseau de trafic d’or vers Dubaï aux Émirats Arabes Unis. Des opérations « frauduleuses » qui ont affecté, jusqu’un passé, le Mali et la Guinée.

Certaines de ces sources indexent M.Tidiane Koïta Président de l’Association des orpailleurs de Guinée d’en avoir été le présumé fournisseur. Toutes nos tentatives durant plus de 3 semaines, pour avoir la version de M.Koïta sont restées vaines.

A cette période d’incertitude qui oblige la délégation du gouverneur Kaba à se rendre en Belgique « pour simple promenade de santé », Mamadi Condé sous pression de la Gendarmerie décide avec la bénédiction de la ville de Kankan, de se rendre discrètement à Freetown en Sierra Leone puis à Accra au Ghana avant de rejoindre la Suisse son second pays (l’enquête reviendra sur les délices de cette mésaventure de M.Condé).

Pourtant, ce contrat qui stipule en son article 2 point A alinéa 8 que dans le cadre des obligations du mandataire « en cas de désaccord sur les résultats entre les parties, celles-ci conviennent de s’en remettre à l’arbitrage d’un laboratoire neutre et de son résultat ».

Alors que dans les obligations du mandant (propriétaire) l’article 2 point B alinéa 4 stipule l’obligation de « fournir la copie de tous les titres justificatifs de sa propriété de l’or et nécessaire à la conduite régulière de l’ouvrage objet du présent contrat ».

Pour le placement financier de l’or, le contrat prévoit que « toute quantité d’or au-delà de 2 tonnes sera placée dans des structures financièrement rentables pour une durée minimale de 12 à 14 mois par le mandataire ». En contrepartie, sur chaque placement, le mandataire s’engage à assurer une rentabilité minimum de 5% de l’or pour une durée de 12 mois de placement et de 8% pour une durée de placement de 24 mois ».

Pour ce qui est de la durée, l’accord régule que « le présent contrat est consenti pour une durée d’une année renouvelable par accord écrit des parties » et que « le présent contrat pourrait être résilié, en cas, d’inexécution de l’une des obligations contractuelles sauf, stipulations contraires du présent contrat prévoyant une résiliation immédiate lorsqu’il n’est pas possible de remédier au manquement ». En plus, les parties s’accordent à ce que ce « le présent contrat pourra également être résilié en cas de mise en liquidation du mandataire ».

Suivant les termes de l’article 8 du contrat « les parties conviennent que tous différends ou conflits d’interprétation nés dans le cadre de l’exécution du présent contrat seront réglés à l’amiable » et qu’ « en cas de litige, les parties au présent contrat se soumettront aux lois et règlements applicables en République de Guinée et à l’arbitrage de la Chambre Internationale du Commerce de Paris ».

Akoumba Diallo