Le Premier ministre guinéen, Bernard Goumou, a accordé une interview exclusive à nos confrères de TV5 Monde aux allures lunaires. Difficile à comprendre et surtout très gênant pour cette personnalité qui est en poste à la tête de la Primature depuis environ 1 an.
Dès l’entame, la journaliste a prévenu les téléspectateurs pour s’excuser du « décalage qui pourrait y avoir entre les questions et les réponses ». Une manière polie d’édulcorer le spectacle difficile qui a suivi.
Farfouillant dans ses notes préfabriquées où il semblait perdu, le PM guinéen a d’abord mis quelques secondes où on le voit chercher sa réponse à la question l’invitant à une réaction sur la situation au Niger, la menace d’intervention de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et le dialogue national inclusif annoncé par les putschistes qui ont pris le pouvoir à Niamey.
« Je me réjouis de l’évolution du Niger… (Ndlr : Il regarde ses notes et reste plongé là-dessus). Je pense que tout le monde a pris connaissance du communiqué de nos plus hautes autorités guinéenne heu (Ndlr : il regarde à nouveau ses notes)… sur la solidarité exprimé (Ndlr : il regarde encore ses notes) au peuple frère du Niger ainsi qu’aux autorité nigériennes. La position de la Guinée n’a pas changé (Ndlr : il regarde encore ses notes) puisque la Guinée a toujours été… a eu une position panafricanisme (sic !)… Nos peuples africains ont (Ndlr : il regarde ses notes) une communauté de destin par leur histoire, par la géographie, par leur culture et par l’espérance. (Ndlr : il regarde ses notes) Donc ces liens sont d’autant encore plus forts (sic !) au niveau de l’Afrique de l’Ouest en raison des relations économiques et commerciales. (Ndlr : il regarde ses notes). C’est pourquoi un dialogue constructif, un dialogue respectueux du respect (sic !) de la dignité et de la souveraineté de chacun est indispensable (Ndlr : toujours plongé dans ses notes) », a déclaré Gomou, avant que la journaliste ne tente de le couper pour recadrer l’interview.
La journaliste parle alors en même temps que le PM guinéen en tentant de dire « Monsieur Gomou, on va reparler de la situation au Niger », au moment où Gomou dit au même moment « la Guinée a toujours prôné le dialogue et c’est dans le dialogue qu’on arrivera à trouver des solutions », dans une ambiance surréaliste.
La journaliste va être obligée de reprendre sa question : « Monsieur Gomou, on va reparler de la situation au Niger puisque la semaine dernière les militaires au pouvoir on rencontré le général Doumbouya (sic !) on va regarder les images ensemble (…) »
Le reportage lui même rappelle les positions prises par le Comité national du redressement pour le développement (CNRD) suite au coup d’état au Niger.
Puis la journaliste revient pour demander : « Monsieur Gomou s’il y avait une attaque au Niger, puisque que cette option n’est toujours pas écartée, est-ce s’il avait une intervention militaire au Niger est-ce que la Guinée serait prête à se solidariser et envoyer des troupes dans ce pays ? »
A cela le PM guinéen répond (Ndlr : en fixant toujours ses notes) : « tout le monde a pris connaissances du comité de nos plus hautes autorités. C’est la solidarité que nous avons exprimée au peuple frère et aux autorités nigériennes. Pour nous (Ndlr : toujours en jetant des coups d’œil sur ses notes), il faut un dialogue constructif parce que nos peuples africains sont liés par l’histoire, par la géographie et par la culture », avant que la cacophonie ne reprennent entre un PM décidé à lire son texte et qui parle en même temps que la journaliste.
Cette ambiance sera maintenue jusqu’à la fin de cette interview très laborieuse…. (time code à partir de 6mn 00s.)
Source : L’Indépendant
