Les soutiens des putschistes ne se rendent pas compte qu’ils sont en train d’encenser les tenants de la décadence africaine.
Mamadi Doumbouya a profité de la tribune de l’ONU pour dire au monde entier que nous autres africains sommes incapables de respecter notre parole.
C’est de ça qu’il s’agit, le sacro-saint principe moral de nos aïeux qui nous commande de respecter la parole donnée. Peut-il nous dire que c’est une valeur importée d’Occident ?
Pourquoi prêter serment de respecter et faire respecter la Constitution, puis la violer allègrement en toute inconscience?
C’est une déviance de nos cultures, de nos traditions et de nos valeurs ancestrales. Ils invoquent nos spécificités culturelles que pour masquer leur forfaiture. C’est le vice qui remplace la vertu. Ce sont des imposteurs qui veulent parler au nom de l’Afrique contribuant ainsi à dégrader son image.
En Afrique, le chef était astreint au respect scrupuleux des traditions pour éviter à son peuple les malheurs qui frappent ceux qui violent les interdits. Il ne pouvait pas les violer impunément. En cas de manquement à ses responsabilités, il était destitué par le conseil des anciens.
Le chef doit être exemplaire.
Les anciens africains préféraient la mort que de trahir leur parole. C’était une honte, une ignominie d’être un homme sans parole.
Tous les malheurs de l’Afrique post-coloniale viennent de ces dirigeants sans foi ni loi. Ils sont la source des préjugés détestables sur les africains : malhonnêtes, menteurs, paresseux, corrompus et incompétents.
Ce sont eux qui font preuve d’immaturité, de comportements enfantins et de bassesse morale. N’est-ce pas une aubaine pour toutes les puissances économiques mondiales d’avoir pour interlocuteurs de tels individus manipulables à souhait ?
Nous sommes à la croisée des chemins. Il est clair pour tous que Mamadi Doumbouya n’est pas digne de confiance.
À l’unisson, exigeons son départ du pouvoir, car il n’a aucune volonté de conduire une transition démocratique. Il est un ennemi déclaré de la démocratie, pourquoi donc lui confier la mission de rétablir un ordre constitutionnel démocratique ?
Il est de notre responsabilité de savoir ce que nous voulons : la démocratie ou la dictature.
Si nous voulons la démocratie, Mamadi Doumbouya doit partir sans délai.
Alpha Saliou Wann, AFD
