Home A LA UNE En Guinée, on oublie très vite ! (Par Bah Mamadou)

En Guinée, on oublie très vite ! (Par Bah Mamadou)

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En Guinée, on oublie très vite !

L’ événement spectaculaire du 4 novembre à la Maison centrale de Conakry, continue à susciter des commentaires un peu partout et chacun y va selon ses opinions.
Si les autorités ont pu mettre le grappin sur le Capitaine Moussa Dadis Camara, Colonel Thieboro et Marcel Guomou, tous radiés des effectifs de l’armée, le Colonel Jean Claude Pivi quant à lui, aussi radié, reste toujours introuvable. Et la chasse à l’homme se poursuit avec un prix pour toute personne qui donnerait la position du fugitif.
Sans toutefois rentrer dans trop de détails, rappelons simplement qu’au crépuscule du pouvoir Conté en 2008 au moment où le Général paysan, affaibli par la maladie ne contrôlait plus rien, Pivi, alias Coplan et ses hommes très craints à l’époque avaient sévi dans la cité.  » opération musclée de Pivi à Coyah « , article publié dans le journal satirique Le Lynx en 2008, sans oublier d’autres événements moins élogieux, notamment l’attaque de la CMIS à la Camayenne, en sont des exemples. Comme on le dit, les hommes agissent en bien ou en mal, mais ils sont toujours rattrapés par leur passé.
Le 28 septembre 2009, contre toute attente, un massacre a été commis au stade du même nom. Ce jour fatidique se résume par : tueries, viols de femmes , disparitions. Toutes les victimes sont des guinéens. Il a fallu plus d’une décennie de patience, de résignation et d’angoisse pour qu’enfin, le procès tant attendu, ait lieu avec bien entendu, l’arrivée du CNRD au pouvoir. On peut ne pas avoir de l’estime pour le Colonel Doumbouya, mais il faut le lui reconnaître ce mérite.
Les principaux acteurs du désormais événement du 4 novembre 2023 sont tous cités et ont comparu à la barre du procès en cours pour l’affaire du 28 septembre 2009. Ce procès est loin d’être parfait, comme tout procès humain d’ailleurs, mais après tout, rescapés et parents des victimes se réjouissent du fait que le procès ait pu avoir lieu.
Le président Alpha Condé n’était pas au pouvoir pendant les faits, mais l’opposant
historique qui a régné en maître absolu pendant 11 ans n’a jamais eu l’intention de créer les conditions pour un procès juste et équitable dans cette affaire.
A mon sens, il faut bien-être amnésique pour oublier tout cela.
Il y a surtout un fait sur lequel il faut toujours insister, si nous sommes aujourd’hui dans une période de transition incertaine, c’est parce que l’opposant historique, le Sorbonard qui dit toujours s’être battu pour la démocratie, n’a pas respecté les valeurs et les principes de la démocratie qui reste pour le moment, le meilleur modèle de gouvernance. En tout cas, la Guinée, pays à clivages ethniques et régionalistes, avait tous les atouts pour amorcer un essor économique et social sans pareil. Peut-être que je me trompe. Eh, oui !
Bah Mamadou