Home A LA UNE Incendie dépôt carburants à Conakry: Des conséquences, après l’explosion !

Incendie dépôt carburants à Conakry: Des conséquences, après l’explosion !

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Firemen work to extinguish fire after a blast at an oil terminal in Conakry, Guinea December 18, 2023. REUTERS/Souleymane Camara NO RESALES. NO ARCHIVES

Dans la nuit du 17 décembre, aux environs de minuit, un gigantesque incendie s’est déclaré à l’unique installation du dépôt de carburants de la capitale. L’explosion a fait souffler les vitres de nombreux bâtiments à étage à d’alentour et un peu plus loin avec un lourd bilan humain. Plus d’une vingtaine de morts, de blessés et de nombreux portés disparus. Grâce à une chaîne de solidarité nationale et internationale bien organisée, les sinistrés parmi lesquelles de nombreuses femmes et des enfants sont pris en charge dans des lieux identifiés pour les circonstances, notamment la grande mosquée Faycal de Conakry.
Dans une adresse à la nation, le président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya, a décrété trois jours de deuil national pour honorer la mémoire des victimes de ce drame. Un discours prononcé trois jours après le triste et regrettable événement que les Guinéens attendaient avec impatience. Nos compatriotes veulent connaître l’origine du désastre, mais pour le moment, aucune source officielle n’a pu informer dans ce sens. Laissant libre cours aux rumeurs, aux spéculations. Chacun y va de ses commentaires. En tout cas, tout porte à croire que la piste de l’accident est écartée.
Selon les techniciens, presque toutes les cuves de stockage de l’essence ont été endommagées au niveau du site de Coronthie. Il ne reste que celles qui contiennent du gasoil au petit dépôt de Tombo non loin des lieux du sinistre. Compte tenu de la petite capacité de.stockage des entrepôts d’hydrocarbures de l’intérieur du pays, particulièrement dans la zone minière de Boke, de Kankan et de N’Zerekore, la plupart des Guinéens redoutent aujourd’hui une rupture de carburants plus particulièrement de l’essence en cette fin d’année pas comme les autres. Pour dit-on des mesures de sécurité, les stations de service de Conakry et de l’intérieur restent pour le moment fermées et elles n’offrent que du service minimum. Seuls les véhicules à moteur diesel sont servis. Et dans la circulation routière, ce sont ces mêmes types de véhicules qui roulent actuellement le plus chez les poids lourds et les transports en commun ( taxi et minibus ).
En attendant de trouver la solution idoine à une situation qui ne pourrait se résoudre du jour au lendemain, le gouvernement et les opérateurs du secteur pétrolier ont intérêt à s’entendre pour aplanir leur divergence dans l’urgence.
Faute d’infrastructures, il ne sera pas exclu que la Guinée s’approvisionne en carburants à partir du Sénégal où il existe des entrepôts privés et en Sierra-Leon. Des camions citernes seraient déjà partis pour ces pays. Comme ils n’hésitent pas, certains profitent de la crise pour tripler le prix du litre d’essence au marché noir.
Rappelons qu’avant ce terrible incendie qui endeuille aujourdhui les Guinéens, les activités étaient déjà au ralenti dans presque tout le pays. Nombreux sont ceux qui se plaignaient de la morosité, de la cherté de vie, du manque d’espoir et d’incertitude. Excusez du peu !
Ils ne sont pas rares, à penser que dans l’intérêt général des Guinéens, les acteurs à tous les niveau, doivent mettre balle à terre pour faire face à la crise qui prévaut.

Mamadou Bah