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« Le secrétaire général du SPPG arrêté et emprisonné pour avoir joué son rôle de gardien de la liberté d’expression… », Abdoul Latif

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Le secrétaire général du syndicat de la presse libre de Guinée a été arrêté et emprisonné pour avoir joué son rôle de gardien de la liberté d’expression.

Colonel Doumbouya a trahi la confiance du peuple de Guinée ainsi que son serment de respecter et de faire respecter la charte de la transition.

Pourtant, dans la charte de transition qu’il nous a imposée, le Colonel s’est engagé à construire un véritable « État de droit »conforme aux aspirations profondes du peuple.

Dans son article 23 : Les libertés d’opinion, d’expression, de conscience et de culte sont garanties. Les conditions de leur exercice sont définies par la loi .
L’article 32 de la charte stipule que: Le respect des lois et règlement est un devoir impératif pour chaque citoyen.

Plus loin l’article 34 de la chartes précise : Les libertés d’association, de réunion, de presse et de publication sont garanties. La loi détermine les conditions de leur exercice.

Article 35 de la charte : Le droit syndical est garanti à tous les travailleurs, à l’exception des militaires et paramilitaires. Mais , il semble avoir oublié ses engagements à respecter et à faire respecter cette charte , ce qui pourrait être considéré comme parjure.

Je pense que le colonel Doumbouya a rapidement oublié la charte qu’il a rédigée sans associé personne . Remettez-lui donc le préambule de sa Charte pour qu’il se souvienne des belles paroles qu’il nous murmurait à l’oreille pour nous exciter, augmenter notre envie de faire l’amour intensément . Qu’il se rappel quand il nous séduisait pour partager des moments intimes avec nous.

L’amour est beau et passionnant au début. Aujourd’hui, tu ne fais plus l’amour, tu nous viol, mais maintenant que tu es satisfait, on n’a plus le droit à la parole, plus de liberté, ni de justice.

Benjamin Franklin, l’un des Pères fondateurs de l’Amérique, a qualifié la liberté d’expression de « pilier du gouvernement libre ». Sans la liberté d’expression, avait-il pressenti, « la constitution d’une société libre se dissout, et la tyrannie est érigée sur ses ruines ».

Sekou Jamal Pendaissa incarne un défenseur de cette liberté, une personne intègre et déterminée. Ni la prison ni l’intimidation ne le font reculer. Son combat noble le mènera à la victoire, car il marche sur le chemin de la vérité. C’est un véritable combattant, qui se bat pour récupérer une presse déjà vendue , pour restaurer notre dignité et laver notre réputation.

Si la liberté d’expression ne garantit pas la démocratie, son absence laisse le champ libre à l’autoritarisme. La Guinée a basculé dans la dictature. Avec des dirigeants très allergiques aux critiques.

Mais pour dire vrai, le malheur qui touche la presse actuellement résulte de ses propres erreurs.
Certains patrons de presse, davantage préoccupés par leur appétit financier que par leur engagement à être la voix des sans voix , ont cédé la presse guinéenne au CNRD à un prix dérisoire, comme à l’époque de la traite négrière.
Nous sommes désormais asservis, privés de droits et de liberté, car certains d’entre nous ont préféré garnir leurs poches en verrouillant nos voix et remettant les clés au CNRD.

Notre malheur aujourd’hui résulte de malhonnêteté avérée de certains de nos aînés, patrons des médias. Le CNRD n’a aucune once de respect pour les journalistes car ils les achètent. Un négrier n’a aucun respect pour ses esclaves, mais plutôt le contraire. Nous sommes responsables de notre propre malheur car nous avons vendu notre sacerdoce, dévié de nos principes et valeurs.

C’est pourquoi de nos jours, la junte militaire est en train de s’imposer sur nous. Et ces patrons de presse qui ont vendu notre liberté ne peuvent pas articuler de mots, ni se joindre au mouvement de révolte et de contestation pour le prix que vous avez reçu pour notre liberté.
Mais , retenez que l’histoire s’écrit toujours avec une encre d’or, les actes que chacun de nous pose, qu’ils soient bons ou mauvais, resteront gravés dans les livres de notre pays. Vos enfants et petits-enfants liront ces livres.
Abdoul Latif Diallo
Journaliste d’investigation
Très très indépendant