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Pour lutter contre la corruption, la Guinée met fin au «billetage», la paye des fonctionnaires en espèces

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March 1, 1960 to March 1, 2018. It's been 58 years since the Guinean currency came into being. On this occasion, a ceremony hosted by the Central Bank of the Republic of Guinea gathered around the President of the Republic, the staff of the banking sector of the country, and the technical and financial partners.

Pour lutter contre la corruption, la Guinée met fin au «billetage», la paye des fonctionnaires en espèces

Depuis le 31 janvier, tous les agents de l’Etat guinéens sont payés par virement bancaire. Une petite révolution destinée à lutter contre les détournements de salaires par des employés fantômes dits «fictifs».

En Guinée, si les salaires de l’Etat sont désormais effectués par virement bancaire, tout se paye en liquide au quotidien. Le retrait est donc indispensable, même à Conakry.

Chacun est venu avec sa petite pochette, sa sacoche ou son sac à main. Ce 31 janvier, c’est jour de paye en Guinée. Devant chaque banque, des files d’attente se sont formées. A la porte de certains établissements, des tentes ont été montées pour abriter les fonctionnaires du soleil. L’attente sera forcément longue. «Le premier jour, il y a toujours une affluence record», rappelle Kadiatou Diallo (1), assise sur un banc en bois. Elle a le numéro 216 dans la queue. Cette employée du ministère de l’Enseignement supérieur aux sévères lunettes dorées est «au virement» depuis 2008. Chaque mois, elle reçoit son salaire sur son compte bancaire et non plus en espèces, de la main à la main.

«C’est un progrès. Car le paiement est sécurisé et surtout il est versé à temps», juge-t-elle. Pour la première fois de l’histoire de la Guinée, ce 31 janvier 2023, l’ensemble des fonctionnaires du pays seront payés par virement, a annoncé le ministre de la Fonction publique, Julien Yombouno. Le «billetage», la distribution des salaires en liquide, prend officiellement fin. Cette pratique, généralisée dans les administrations de toute l’Afrique de l’Ouest, «était un créneau de corruption bien connu», sourit Kadiatou Diallo : «La paie des “fictifs” arrangeait beaucoup de monde.» Les fictifs, ce sont ces fonctionnaires fantômes inscrits sur les listes du personnel mais qui ne travaillent pas pour l’Etat.

Libération