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« Devenir ministre peut être à la portée de tous surtout pendant les périodes troubles de bégaiement de l’histoire… », Marwane Camara

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Je renonce…
Ce qui est sacré doit le rester au risque de violer des interdits et de transgresser des codes et des tabous millénaires. La fonction de ministre, est partout prestigieuse et correspond à une consécration.
Ce n’est pas un cadeau à des amis, ni une faveur à des proches. Même si c’est le cas, de temps en temps, on ne doit pas trouver cependant trop à redire, si l’on s’en tient à une idée reçue : à compétence égale, on préfère un ami ou un parent. A compétence égale veut dire qu’on tienne compte de chances égales dans le choix basé uniquement sur le mérite et l’excellence. Ni complaisance ni nivellement par le bas. Un pays, ce n’est quand même pas une entreprise privée ni une propriété personnelle. Il n’y a aucune fierté à être nommé ministre pour juste flatter son égo ou dans une visée personnelle. Dans certaines conditions, c’est même degradant.
Un ministre n’est pas égal à un autre. On n’oublie jamais certains, on ne se rappelle pas d’autres que même les archives ne retiennent pas. Le moment compte, la personne est capitale. Bref, quand certains rêvent de profiter de la situation exceptionnelle pour obtenir ce qu’on leur a refusé dans un contexte de rigueur professionnelle et morale, d’autres préfèrent se désengager de tout et renoncer à des nominations aussi longtemps que les normes n’auront pas été rétablies, les valeurs n’auront pas été restaurées. Des républicains et personnes de principe, il en existe encore sous les tropiques. Soit !
Aujourd’hui, c’est une histoire de copains coquins qui fait jaser l’opinion et désespère le pays qui se réveille avec une gueule de bois après toutes les espérances perdues du 05 septembre 2021. On a dénoncé le mal, on subit le pire, on a renvoyé des élites compromises, on vit sous le joug de dirigeants submergés par les difficultés du pouvoir, dépassés par les événements. Au nom du changement, tout est mis sens dessus dessous, sous le prétexte d’une rupture totale, l’accès aux fonctions a été si démocratisé que l’Etat en pâtit, complètement désacralisé. Le Gouvernement n’a plus rien de sélectif et de sacré. Jeux de hasard ou tirage au sort ou encore parrainages, tout y passe, en ce moment, au détriment de l’image du pays et du mythe de la fonction ministérielle. Les promus eux-mêmes n’en reviennent pas et n’ont jamais espéré autant de si tôt aussi facilement.
Heureusement que c’est une parenthèse qui tôt ou tard se refermera et dont il ne restera rien, que l’amer souvenir d’une déliquescence de l’Etat et une banalisation des plus hautes fonctions dans une République. Devenir ministre peut être à la portée de tous surtout pendant les périodes troubles de bégaiement de l’histoire comme maintenant, mais, l’Etat restera toujours le domaine réservé de certains qui n’y arrivent pas par accident et ont été moulés à servir dans l’honneur et la grandeur la République.
A chacun son métier. Gare, à ceux, qui pour faire comme les autres perdent leur âme et se trompent de chemin.
C’est la fin qui attend chacun qui compte le plus, qu’on ne voit jamais venir ni n’envisage dans la vanité du moment et la fureur d’ambitions demesurées et illégitimes.

Marwane Camara in lerevelateur225