Alors que le secteur minier se développe de manière vertigineuse, les populations déplorent le manque de retombées locales, observent les auteurs de cette tribune.
Tribune. Samedi 16 novembre, le président guinéen, Alpha Condé, en visite à Nzérékoré, annonçait aux populations l’attribution au consortium SMB-Winning, quelques jours plus tôt, des blocs 1 et 2 du gisement de Simandou, tout en reconnaissant globalement l’ampleur des frustrations en matière de développement local : « Bien sûr que je voudrais que cela aille vite. Je comprends vos impatiences. »
Ce gisement de fer de classe mondiale, qui promet une exploitation sur plusieurs décennies, porte le nom de la chaîne montagneuse qui, à plus de 800 km au sud-est de Conakry, domine les régions de Nzérékoré et Kankan, non loin des frontières avec le Liberia et la Côte d’Ivoire. Pour les populations locales, désabusées depuis une dizaine d’années, cette dernière annonce ravive l’espoir de voir se démultiplier les opportunités de développement local.
Implanté dans la région bauxitique de Boké (nord-ouest), le consortium SMB-Winning a vu son empreinte en Guinée s’étendre rapidement depuis son entrée en exploitation, en 2015, jusqu’à son statut actuel de premier producteur national de bauxite et, dans quelques années, celui de premier pourvoyeur d’infrastructures ferroviaires et portuaires. Seulement, les collectivités locales n’ont toujours pas bénéficié de sa contribution dans le cadre du Fonds de développement économique local (Fodel). Il se trouve en effet que le gouvernement guinéen n’a pas encore rendu opérationnels les mécanismes prévus dans le code minier de 2011 (amendé en 2013) pour financer le développement local.
Le monde