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Élections en Guinée : bilan sanglant à Nzérékoré, capitale forestière

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La région forestière a connu une flambée de violences intercommunautaire qui a commencé lors des élections législatives et référendaires. Où en est le bilan ? Par Agnès Faivre
Modifié le 26/03/2020 à 11:36 – Publié le 26/03/2020 à 10:06 | Le Point.fr
Vu sur la grande mosquee de Nzerekore, dans la Guinee forestiere.
Vu sur la grande mosquée de Nzérékoré, dans la Guinée forestière. © Wikimedia Commons / CC BY-SA 4.0
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C’est encore une guerre des chiffres macabre. Quatre jours après le double scrutin (législatives et référendum sur la nouvelle Constitution) de ce dimanche 22 mars, la Guinée continue de compter ses morts. Mais cette fois, c’est Nzérékoré, capitale de la région forestière, dans le sud-est du pays, qui est au cœur de la controverse. Mardi, auprès de nos confrères de RFI, le gouverneur de la région déplorait 4 morts, et une source hospitalière indiquait 90 blessés. Depuis, le directeur de l’hôpital de Nzérékoré est demeuré injoignable. « On dénombre environ une dizaine de corps à la morgue », avançait, de son côté, mercredi matin, maître Theodore Michel Loua, avocat membre de la société civile préfectorale, en précisant ne pas « avoir encore de données exhaustives ». « Tout a commencé par le scrutin de dimanche et les affrontements entre des individus pro et anti-nouvelle Constitution dans le quartier Bellevue », complétait-il.

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« Le bilan, c’est une soixantaine de morts », tranche, laconique, Antoine Akoïsovogui, président du Conseil supérieur de la diaspora forestière (CSDF). « Le gouvernement ne vous donnera pas ces chiffres. Ce matin, les autorités ont enterré en catimini de nombreux cadavres. Mais ce sont les chiffres du terrain. Nous avons mis en place un système de recensement des personnes portées disparues. Nous recueillons les données envoyées par une équipe d’avocats qui travaillent séparément, et par les parents des victimes. Une fois que nous parvenons à recouper trois sources différentes, nous produisons des résultats pondérés. » Le site d’information en ligne Le Djely a pu confirmer que « les corps des victimes [avaient} été inhumés dans une fosse commune ce mercredi 25 mars 2020. Selon des sources concordantes, les autorités ont ordonné très tôt ce matin, dans une discrétion totale, l’inhumation dans la forêt du 1er Mai. ».
Lemonde.fr