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COVID-19 aggravera la faim et la malnutrition en Afrique (OMS)

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COVID-19 aggravera la faim et la malnutrition en Afrique (OMS)

NAIROBI, 15 mai (Xinhua) — L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a averti que la pandémie de COVID-19 serait susceptible de saper la capacité de nombreux pays africains à nourrir leurs citoyens au moment où les activités agricoles connaissent de multiples perturbations.

Rebecca Moeti, directrice régionale du bureau de l’OMS pour l’Afrique, a déclaré jeudi que la maladie respiratoire virale pourrait entraver les efforts pour faire face à la crise endémique de la faim et de la malnutrition sur le continent.

« Le COVID-19 se répand en Afrique dans un contexte inquiétant de faim et de sous-alimentation, qui pourraient s’aggraver car le virus menace les moyens de subsistance et l’épargne des ménages », a déclaré Mme Moeti dans un communiqué publié à Nairobi au Kenya.

« La faim et la malnutrition accroissent la vulnérabilité aux maladies, dont les conséquences pourraient être considérables si elles n’étaient pas correctement prises en compte », a-t-elle ajouté.

Les statistiques de l’OMS indiquent qu’une personne sur cinq en Afrique est sous-alimentée tandis que 30% des enfants de moins de cinq ans sur le continent connaissent un retard de croissance.

L’agence de santé onusienne a reconnu que les recherches sur les liens entre malnutrition et décès dus au COVID-19 étaient limitées. Cependant, elle a souligné que les personnes dont le système immunitaire était affaibli en raison d’une sévère sous-alimentation étaient susceptibles d’être gravement affectées par le virus.

Près de 73 millions de personnes sont actuellement en situation d’insécurité alimentaire en Afrique subsaharienne. En effet, une invasion de criquets pèlerins s’est ajoutée à des chocs climatiques qui ont provoqué la dévastation de denrées essentielles comme le maïs.

Selon l’OMS, le COVID-19 a aggravé les pénuries alimentaires en Afrique car les mesures de confinement telles que le verrouillage des pays, les couvre-feux et la distanciation physique ont entravé le stockage, la transformation et le transport des aliments.

Les ménages à faible revenu ont subi le poids des restrictions de circulation en raison de la perte de revenus et de l’incapacité à accéder aux marchés en plein air où ils ont l’habitude de s’approvisionner en denrées de base, a précisé ce communiqué de l’OMS.

L’organisation a salué la décision récente de plusieurs pays africains d’atténuer la perturbation des chaînes d’approvisionnement alimentaire alors même que ces pays intensifient la lutte contre la pandémie de COVID-19.

Mme Moeti a déclaré que l’OMS avait élaboré des directives afin de permettre aux pays africains de promouvoir la santé et la nutrition des citoyens grâce à la consommation de grains entiers, de céréales, de lentilles, de pois et de haricots. Dans le même temps, l’assouplissement des mesures de confinement en prévention du COVID-19 est à l’étude.

« Alors que les pays commencent à assouplir leur confinement, des services de santé essentiels doivent être proposés pour relever les défis posés par la malnutrition », a déclaré Mme Moeti. Elle a ajouté que les gouvernements africains devraient fournir une assistance aux ménages en situation d’insécurité alimentaire et veiller à ce que les structures médicales soient en mesure de fournir des soins dédiés aux malades du COVID-19 en état de sous-nutrition.